"Lawrence d'Arabie" et "Star Wars" : le portrait chinois cinéma de Julie Gayet

Julie Gayet s'est prêtée au jeu du "portrait chinois" cinématographique, samedi sur Europe 1 (photo d'archives).
Julie Gayet s'est prêtée au jeu du "portrait chinois" cinématographique, samedi sur Europe 1 (photo d'archives). © Europe 1
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Mathieu Charrier
Dans la nouvelle émission cinéma d'Europe 1, "Clap", un invité se prête chaque semaine à un portrait chinois autour du cinéma. Ce samedi, c'est l'actrice Julie Gayet qui répond à ce questionnaire de Proust version Septième art.
INTERVIEW

Tous les samedis pendant une heure dans Clap, le spécialiste cinéma d'Europe 1 Mathieu Charrier et ses chroniqueurs font le tour de l'actualité du Septième art. Chaque semaine, un invité, qu'il soit ou non du monde du cinéma, se soumet à un questionnaire de Proust version 7e art. Au festival d'Angoulême, l'actrice Julie Gayet a accepté de se prêter au jeu du portrait chinois. 

Votre premier souvenir de cinéma ? 

Bambi, comme beaucoup de personnes de ma génération. Mais tout de suite, j'enchaîne avec Le Roi et l'Oiseau. Je pense que ce n'était pas loin d'être en même temps et c'était peut-être plus fort.

Votre meilleur souvenir en salle ? 

Ça restera Star Wars. Je suis de cette génération qui a vu les premiers Star Wars en salle et c'était une claque. J'ai aimé les derniers aussi, mais ce n'est plus la même chose. Harrisson Ford était mon héros... 

Votre pire souvenir en salle ? 

C'était à Cannes : les gens quittaient la salle, ça faisait "clac, clac, clac", pendant tout le film. C'était un Rivette, c'était La Belle Noiseuse, et c'était terrible. Certes, le film était un peu long. Mais c'était d'une violence ! J'avais mal au ventre pour les acteurs et le réalisateur. 

Votre séance de cinéma la plus dingue ? 

J'ai produit Grave, de Julia Ducournau. C'était la semaine de la critique, ici à Angoulême et cette séance, restera gravée pour toujours. Il faut voir Grave pour comprendre : certains se cachaient, certains faisaient "aaaaah". Quand on a produit, aimé un film... C'était bouleversant. Et les applaudissements à la fin, je m'en souviendrai toujours. 

 

Le film que vous auriez aimé voir au cinéma ? 

Lawrence d'Arabie. Je ne sais pas pourquoi, je ne l'ai jamais vu au cinéma. J'adore aller voir le festival Lumières à Lyon, aller voir des vieux films, des rétrospectives. Mais pas Lawrence d'Arabie. Pourtant, ça ne devrait se voir qu'au cinéma

Le film dans lequel vous aimeriez vivre ? 

Je pourrais vivre dans un film d'Emmanuel Mouret. J'ai joué dans un de ses films, qui s’appelait Un baiser s'il vous plaît, et j'avais l'impression d'être dans mon univers. 

Le film culte que vous n'avez jamais vu ? 

Personne ne va me croire, mais je n'ai jamais vu Titanic. J'ai des images, mais je n'ai jamais vu le film. On peut passer à côté d'un grand film, ça arrive...

Le chef-d'oeuvre que vous détestez ? 

Il y a eu une palme d'or à Cannes qui était Fahrenheit 9/11 (de Michael Moore, ndlr). Je ne pense pas que c'était mérité, c'était à l'époque politique, et c'est ce qui a fait que les documentaires ont été retirés de la compétition. Je comprends le propos polémique, mais une palme d'or c'était peut être excessif. 

Le film que vous avez honte d'aimer ? 

J'adore Grease, je connais tous les dialogues. Beaucoup de comédies musicales d'ailleurs, pourquoi on n'ose pas dire qu'on aime les comédies musicales ? 

La plus belle scène de cinéma ? 

N'importe quelle scène jouée par Romy Schneider. Dans Le vieux fusil, elle me bouleverse, elle est complètement dedans. N'importe quelle scène jouée par Jeanne Moreau aussi ! La modernité du jeu de Jeanne Moreau dans Jules et Jim, dans Ascenseur pour l’échafaud.... Et n'importe quelle scène jouée par Meryl Streep. Que des actrices, des femmes.

Le film que vous avez le plus vu ? 

Je pense que c'est Volte-face (de John Woo, ndlr). J'adore les films d'action, les films de Hong-Kong, les films d'arts martiaux. Tigre et dragon, aussi. 

Le film qui vous a fait le plus rire ? 

Tous les Louis de Funès. Je mets n'importe quel Louis de Funès, je suis morte de rire. Et Pierre Richard aussi, c'est mon idole. 

Le film qui vous a fait le plus pleurer ? 

Il y a eu quelques films où, pendant deux heures après, j'ai du mal à bouger, comme Breaking the waves (de Lars von Trier, ndlr) ou Suzanne de Katell Quillévéré. 

Le dialogue que vous connaissez par cœur ? 

C'est difficile. Ce serait une chanson, Jeanne Moreau dans Jules et Jim : "Elle avait des bagues à chaque doigt, des tas de bracelets autour des poignets..." Comme si les chansons étaient des dialogues. 

Le film que vous conseilleriez à votre meilleur ami ? 

Je dirais Les joueuses, de Stéphanie Gillard, sur le football féminin. Tous en salle, le 9 septembre !

La bande originale qui vous a le plus marquée ? 

The joker. C'est une femme qui vient d'avoir l'Oscar de la meilleure bande originale. Le film est très beau, mais la musique est magistrale.