Il a vu débuter les emblématiques Renaud, Jacques Higelin, Anne Roumanoff ou encore Caroline Vigneaux et Gérémy Crédeville, du côté des artistes les plus récents. Mais dans un futur proche, à en croire sa direction, il pourrait fermer ses portes : le théâtre Les Blancs-Manteaux, institution culturelle du quartier parisien du Marais, est aujourd'hui en grande difficulté. "C'est sa survie qui est en jeu", alerte Frédéric Cagnache, directeur du théâtre et invité de Sébastien Krebs sur Europe 1, jeudi matin.
Un bailleur "particulièrement agressif"
Le théâtre est actuellement confronté à un double problème. La crise sanitaire du coronavirus et le marasme économique qui en découle ont évidemment pesé sur les finances du lieu, avec une réouverture qui n'est pas envisagée avant le 20 janvier, dans le meilleur des cas. Avant la crise, les "gilets jaunes" et la grève des transports généré par l'opposition à la réforme des retraites avaient déjà eu des conséquences concrètes sur la santé financière de l'établissement.
Mais cela fait maintenant "un an" que le directeur du théâtre Les Blancs-Manteaux ne peut plus payer le loyer, soit quelques mois avant le début de la crise actuelle. En cause : un loyer mensuel de 9.000 euros que le directeur juge beaucoup trop élevé. "C'est une charge financière gigantesque. J'ai demandé à la justice de faire réviser le loyer", explique Frédéric Cagnache sur Europe 1. "J'ai affaire à un bailleur particulièrement agressif qui veut absolument gagner beaucoup plus d'argent. Le quartier du Marais, où se trouve le théâtre Les Blancs-Manteaux, est un quartier où les prix grimpent énormément. Louer un local à un théâtre, ce n'est pas très intéressant pour lui."
"Le théâtre est viable"
Pourtant, il y a une "porte de sortie", assure Frédéric Cagnache, qui se tourne vers le public, à mi-chemin entre désespoir et volonté de voir les amoureux du théâtre se mobiliser : "Il y a une association d'amis du théâtre qui s'est créée et qui propose une cagnotte, d'une part. C'est le public qui nous a toujours soutenus. Moi, je fais un appel aux dons. Il doit bien y avoir des hommes et des femmes qui sont passionnés de théâtre et qui pourraient nous aider, juste pendant quelques mois. À partir du moment où le jugement arrivera et qu'il dira que le loyer est deux fois trop élevé, qu'il faut le diminuer de moitié, avec un effet rétroactif sur les loyers déjà payés, tout ira bien. Le théâtre est viable économiquement", insiste le directeur du théâtre.
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En revanche, Frédéric Cagnache ne compte pas vraiment sur les aides de l'État pour s'en sortir : "Ça fait plus de six semaines maintenant qu'on nous annonce un fonds d'urgence. Là, j'ai l'impression d'être quelqu'un qui est sous les décombres d'un immeuble et qui attend que les secours arrivent depuis six semaines", compare-t-il, avançant que le site dédié pour faire la demande d'aides n'est pas encore ouvert. "On a un message : revenez à la mi-décembre. On est un petit peu à la mi-décembre, mais il est toujours fermé."