C’est l'un des monuments de la littérature japonaise : "Le dit du Genji" publié il y a plus de mille ans par la romancière Murasaki Shikibu. Un recueil de poèmes qui raconte la cour japonaise et ses jeux de séduction, repris par les mangas, adulé par Marie-Antoinette et mis à l’honneur dans une exposition au musée Guimet, celui des arts asiatiques à Paris.
Un roman qui inspire
"La plupart des auteurs français l'ont lu, comme Marguerite Yourcenar, qui avait une admiration pour ce roman ou encore Amélie Nothomb, qui s'en inspire beaucoup", explique Aurélie Samuel, conservatrice au musée Guimet, qui a conçu cette exposition et dont Europe 1 est partenaire.
Les visiteurs auront probablement déjà vu des scènes de ce roman fondateur du Japon - qui raconte les tourments amoureux et les enjeux de pouvoir à la cour du Prince Genji - aussi bien dans la salle d’eau de Marie-Antoinette ou dans les pages de notre littérature française.
Une œuvre qui participe au rayonnement du Japon
La conservatrice a conçu cette exposition avec, entre autres, des estampes raffinées et des planches de manga, précieuses adaptations de ce conte du Genji. "Les Japonais, leur premier contact souvent avec le Genji, c'est par le biais du manga. Et on pourrait le comparer à Astérix en Occident, puisque souvent, notre premier contact avec l'histoire de la Gaule, avec l'histoire de Jules César, se fait par la bande dessinée", poursuit-elle.
Depuis 1.000 ans, le roman de la poétesse Murasaki Shikibu participe au rayonnement du Japon, alors que "l'époque précédente était précédée par une très grande influence de la Chine. Et là, le Japon s'approprie vraiment un certain nombre d'éléments. C'est vraiment un roman fondateur de cette culture", note Aurélie Samuel.
Et le Japon le rend bien à Mourazaki Chikibou puisque, en signe de reconnaissance, son visage apparaît sur les billets du pays.