Le Printemps du cinéma est de retour. Les spectateurs sont attendus dans les salles obscures du dimanche 19 au mardi 21 mars. Et cette année, le passage au guichet risque de les surprendre : le ticket ne coûte plus 4 euros comme les éditions précédentes, mais 5 euros. Si l'inflation n'a pas épargné le secteur du cinéma, la Fédération Nationale des Cinémas Français (FNCF) assure que cette hausse des prix est modérée et justifiée.
"Il a fallu réévaluer, réaffecter, remettre à niveau le prix de l'opération"
La dernière augmentation remonte à 2016. "Compte tenu de l'augmentation des coûts à laquelle sont confrontés les cinémas, on est passé de 4 à 5 euros", explique Marc-Olivier Sebbag, délégué général de la FNCF, à Europe 1. "La question de modération des prix, on l'a en tête mais il a fallu réévaluer, réaffecter, remettre à niveau le prix de l'opération. Ça faisait longtemps qu'on ne l'avait pas fait, mais ça reste un tarif très préférentiel." Si certains se souviennent des éditions à 3,50 euros, la FNCF rappelle que "ça faisait huit ans qu'une augmentation du prix n'avait pas eu lieu". "Le tarif moyen aujourd'hui est plus de 7 euros. L'écart de deux euros est le même aujourd'hui qu'en 2015 : à l'époque, le prix moyen était de 6 euros et l'entrée au Printemps du cinéma était fixée à 4 euros."
Le prix du cinéma a même "baissé d'un euro depuis 30 ans", souligne Marc-Olivier Sebbag, se basant sur la valeur réelle. "L'augmentation générale des prix est beaucoup plus rapide que l'augmentation des prix du cinéma sur 30 ans", détaille le délégué général. "Le cinéma est moins cher qu'il y a 30 ans." Aujourd'hui, la FNCF plaide pour des mesures de sobriétés énergétiques dans les salles obscures afin de réduire les factures. "On a mis en place une charte pour réduire la consommation des cinémas", détaille le délégué général. "Réguler l'éclairage, surveiller la consommation du matériel de projection, réguler la climatisation et le chauffage, ne pas allumer un hall quand il fait jour... Sortir des automatismes et être sur une pratique consciente de l'économie d'énergie."
Entre 2 et 3 millions de spectateurs chaque année
Rendez-vous annuel depuis sa création à l'année 2000, le Printemps du cinéma vise à créer un événement autour du cinéma. "Que des gens qui ne sont pas venus depuis un certain temps viennent au cinéma pour éprouver, se réjouir, pleurer, rire, avoir peur ou être ému", plaide Marc-Olivier Sebbag. Et les spectateurs sont au rendez-vous. "On a en moyenne entre 2 et 3 millions de spectateurs sur chaque édition. Il y a une large diversité de films proposés pendant le Printemps du cinéma. Cette année, il y aura les films encore à l'affiche comme 'Alibi.com 2' et 'Astérix et Obélix : L'Empire du Milieu'. Mais aussi des longs-métrages qui sortent mercredi comme 'Mon crime' de François Ozon, ou la semaine prochaine, comme 'La Chambre des Merveilles', de Lisa Azuelos."
Après un an de fermeture cumulé en raison de la pandémie de coronavirus, les salles de cinéma ont certes levé le rideau mais n'ont pas retrouvé leur niveau de fréquentation pré-Covid. Elles ont accueilli 152 millions de spectateurs en 2022, contre 213 millions en 2019. Les cinémas enregistrent un bon démarrage en 2023 avec "Avatar 2", "Babylon" ou encore le dernier "Astérix", mais reste à savoir si la tendance se maintiendra.
À quel prix les spectateurs doivent-ils s'attendre en 2024 ? "Le tarif est réajusté pour une assez longue durée, il ne sera pas augmenté en 2024", assure Marc-Olivier Sebbag. "Ce sont des seuils importants qui ont lieu tous les 7-8 ans." En attendant, les spectateurs pourront profiter encore des entrées à 5 euros en 2023 pour la Fête du cinéma, qui aura lieu du 2 au 5 juillet.