Réalisateur de plus de 60 longs-métrages durant 50 ans de carrière, grande gueule du cinéma français, le cinéaste Jean-Pierre Mocky est mort jeudi, a indiqué sa famille. "Jean-Pierre Mocky est mort chez lui cet après-midi à 15 heures", a indiqué son gendre Jerôme Pierrat à l'AFP. Le décès du cinéaste a été confirmé par son fils, le comédien et metteur en scène Stanislas Nordey.
"Jean-Pierre Mocky est parti tourner son prochain film avec Bourvil, Michel Serrault, Michel Simon, Fernandel, Jacqueline Maillant, Jeanne Moreau, Jean Poiret, Francis Blanche, Charles Aznavour et tant d'autres. Le cinéaste s'est éteint dans sa 91ème année à son domicile parisien, entouré de sa famille et de ses proches", ont indiqué Stanislas Nordey et la fille du cinéaste, Olivia Mokiejewski, dans un communiqué. Si certaines sources, dont son fils, font état d'une mort à l'âge de 90 ans, il avait en réalité 86 ans : la date de naissance de ce fils de juif polonais fut avancée à 1929 sur les registres de l'état civil, fin 1942, par l'un de ses parrains, adjoint au maire de Nice, afin de le sauver de la déportation, comme l'explique une biographie en ligne.
L'"anar" du cinéma français
Parmi les réalisations de Jean-Pierre Mocky, ancien étudiant en médecine, on retrouve quelques films emblématiques comme Un drôle de paroissien avec Bourvil ou encore À mort l'arbitre avec Michel Serrault et Eddy Mitchell.
Jean-Pierre Mocky était considéré comme "l'anar" du cinéma français, toujours sur la brèche, sempiternel râleur et, avant tout, libre. Au cours de sa carrière, il a tourné avec les plus grands acteurs, de Bourvil à Catherine Deneuve en passant par Charles Aznavour et Gérard Depardieu.
Marié à 13 ans, 17 enfants
Mais Jean-Pierre Mocky a aussi eu une vie singulière en parallèle de sa carrière. Il s'est par exemple marié à 13 ans avec Monique Baudin, qui était alors enceinte de deux de ses nombreux enfants, comme il l'affirmait dans un livre d'entretien en 2005 : "J'ai 17 enfants connus. Voire davantage, les femmes que j'ai croisées le temps d'un fugace corps-à-corps se comptant par centaines."
Le célèbre réalisateur avait aussi anticipé la réception du public à sa mort. "À la fin de sa vie, plus personne ne répondait à Henri Verneuil", expliquait-il à TV Mag en 2013. "Je me souviens de (Federico) Fellini, chez qui j'étais trois jours avant sa mort. Il se plaignait que personne ne le prenait au téléphone. Je suis sûr que, quand je crèverai, personne ne s'en souciera."