"Nous faisons maintenant partie des populations les plus dénigrées de la société américaine. Hollywood. Les étrangers. La presse." En recevant un Golden Globe récompensant "sa contribution exceptionnelle au monde du divertissement", Meryl Streep a fait vibré l'auditoire avec un discours politisé et inspirant.
At tonight's #GoldenGlobes we honor Hollywood legend Meryl Streep with the prestigious Cecil B. Demille Award. pic.twitter.com/dxpeCDNXY6
— Golden Globe Awards (@goldenglobes) 9 janvier 2017
"Hollywood est rempli d'étrangers". La voix cassée, l'actrice américaine de 67 ans, s'est alarmé des dérives du futur président Donald Trump, sans le citer nommément, quant aux étrangers. "Mais c'est quoi Hollywood, de toute façon ? Seulement des gens qui viennent d'un peu partout", a-t-elle affirmé, citant les origines de plusieurs acteurs présents. "Hollywood est rempli d'étrangers et d'outsiders. Si vous mettez tout le monde dehors, vous n'aurez plus rien d'autre à regarder que du football et du free-fight. Ce n'est pas ce que l'on appelle de l'art", a-t-elle ironisé.
"Cela m'a brisé le cœur". Meryl Streep, qui a remporté huit Golden Globes au cours de sa carrière, est ensuite revenue sur une séquence de la campagne présidentielle où Donald Trump s'était ouvertement moqué d'un journaliste handicapé du New York Times. "Il y a eu de nombreuses performances qui sont sorties du lot cette année, mais il y en a une qui m'a laissée bouche bée. Elle n'avait rien de bon mais elle a été très efficace, elle a fait rire le public à laquelle elle était destinée. C'était ce moment où la personne qui voulait s'installer à la place la plus respectée du pays a imité un journaliste handicapé", a-t-elle déclaré. "Cela m'a brisé le cœur. Je n'arrive toujours pas à y croire parce que ce n'est pas du cinéma, c'est la vraie vie", s'est-elle émue.
L'actrice a terminé son discours en citant une phrase que lui avait glissé son amie Carrie Fisher, morte le 27 décembre dernier : "Utilise ton cœur brisé pour en faire de l'art".