Violoniste virtuose mondialement reconnu, aimant partager sa passion avec le plus large public, Ivry Gitlis est décédé jeudi à l'âge de 98 ans, à Paris, a annoncé sa famille à l'AFP. La mort de ce musicien qui a joué dans les salles les plus prestigieuses et avec les plus grands orchestres est survenue jeudi matin, a précisé l'un de ses quatre enfants, David Gitlis.
Ambassadeur de bonne volonté de l'Unesco, cet Israélien résidant en France avait une place à part dans le monde musical classique : réputé pour ses interprétations, parfois atypiques, du répertoire, il était également à l'aise dans le jazz ou la musique tzigane.
Une "légende du violon"
Le violoncelliste Gautier Capuçon a fait part sur les réseaux sociaux de son "immense tristesse" après le décès de cette "légende du violon", tandis que son frère, Renaud Capuçon saluait "un astre pour tous les violonistes", "le dernier des Tsars du violon à avoir traversé le 20e siècle".
"Mon cher ami Ivry Gitlis s'en est allé. C'était une personnalité géante. J'étais heureux d'être son ami pendant plus de 50 ans. Tu vas me manquer, Ivry", a réagi sur Twitter le violoniste israélien Itzhak Perlman. Sur la photo qui accompagne le tweet, lui et Ivry Gitlis, coiffé d'une chapka, ont leurs mains jointes.
Un défenseur du processus de paix israélo-palestinien
Premier artiste israélien à se produire en URSS (en 1955), fondateur de nombreux festivals (à Vence, Menton, Saint-André-de-Cubzac etc), il était aussi un ardent défenseur du processus de paix israélo-palestinien.
Cheveux blancs en broussaille et yeux bleus perçants, personnalité charismatique, fantasque et farouche, Ivry Gitlis jouait généralement, immobile et les yeux fermés. Son violon : un Stradivarius de 1713 acquis en 1964.
C'était un artiste populaire, volontiers présent à la télévision à la fin du XXe siècle. Il fut l'un des invités de prédilection de l'émission culte de Jacques Chancel Le Grand Échiquier.