Le Goncourt dès son deuxième roman. Leïla Slimani a reçu le prestigieux prix littéraire, jeudi, pour son roman noir "Chanson douce". La Franco-Marocaine, qui n’est que la douzième femme distinguée par l’académie, a exprimé sa joie au micro d’Europe 1. "C’est une surprise extraordinaire. Je suis très émue", confie-t-elle.
Inspiré d’un fait divers. En seulement deux romans, la Franco-Marocaine, qui était également en lice pour le Renaudot, s'impose comme une nouvelle voix de la littérature n'hésitant pas à explorer des territoires sombres. Dans son deuxième roman, elle traite ainsi du meurtre d’un bébé par une nounou bien sous tout rapport.
"J’avais déjà envie de travailler sur un personnage de nounou, mais c’est un fait divers déroulé en 2012 à New York qui m’a donné l’idée de commencer par un meurtre et de remonter le fil de l’histoire", a raconté Leïla Slimani.
"On peut vivre avec les gens sans les connaître." Ce livre, qui se dévore comme un thriller mais peut aussi se lire comme un livre implacable sur les rapports de domination et la misère sociale. Le bébé mort a été assassiné par sa nourrice, Louise, une "perle", dévouée, discrète et volontaire, le genre de nounou que tous les parents recherchent.
"On peut vivre avec les gens et ne pas les connaitre. L’intimité nous rend parfois encore plus aveugle à la singularité de l’autre, et à force de vivre avec on finit par ne plus le voir. Les gens peuvent toujours nous surprendre, en bien ou en mal", conclut Leïla Slimani.