Un an après sa mort, la créativité du chanteur canadien Leonard Cohen rayonne dans le Musée d'art contemporain (MAC) de Montréal dans une exposition à la fois sonore et visuelle grâce aux artifices de la technologie.
Une quarantaine d'artistes. Avec l'exposition "Une brèche en toute chose", qui a ouvert jeudi pour cinq mois, une quarantaine d'artistes imaginent et illustrent les chansons de Leonard Cohen avec des installations, parfois incongrues, comme une pièce fermée à clé, un orgue dont les touches récitent des paroles ou encore un spectacle vivant avec une chorégraphie projetée au sol. Dans le cadre des nombreuses commémorations pour le premier anniversaire de sa disparition, organisées dans la ville natale du poète, l'exposition offre des interprétations créatives de textes, de tout temps encensés pour leur qualité littéraire et en contraste avec les interprétations dénuées de fioritures de l'artiste sur scène.
Le MAC et Jenny Holzer illumineront le silo no. 5 en l'honneur de Leonard Cohen from Musée d'art contemporain de Mtl on Vimeo.
La résonance universelle d'Hallelujah. Hallelujah, son titre sans conteste le plus repris par des centaines d'artistes dans le monde, sert de fond sonore pour une création, symbolisant un tombeau. A partir de données en temps réel des plateformes musicales Spotify ou YouTube, le visiteur a le sentiment d'appartenir à une communauté en prenant conscience du nombre de personnes qui écoutent simultanément ce tube planétaire. "C'est à la fois une expérience scientifique et une expérience mystique à partir de la résonance universelle" créée par des centaines ou des milliers de personnes qui écoutent le même morceau au même moment, explique Melissa Mongiat à l'origine de cette création avec Mouna Andraos, deux artistes canadiennes férues de numérique.
Symboles et sentiments. Des écrits, des dessins et des enregistrements sur plus de 50 ans de carrière sont rassemblés pour cette exposition sur laquelle le MAC travaille depuis bien avant la mort de Leonard Cohen le 7 novembre 2016. Pour John Zeppetelli, directeur du musée montréalais, l'idée était de montrer à quel point il était "pertinent et puissant" depuis cinq décennies, et ceci à travers des œuvres originales d'artistes au parcours éclectique. Mais John Zeppetelli ne voulait pas d'un tracé biographique du compositeur. Au contraire, il a privilégié les symboles et les sentiments de l'artiste comme, en toute fin d'exposition, une petite vidéo d'un oiseau sur un fil, renvoyant à la chanson Bird on The Wire, reflet de la vie et de la liberté.