Le nouveau roman de Pierre Raufast s’ouvre sur les souvenirs du narrateur quand il était enfant. Mais à la fin du chapitre 1, le lecteur a le choix. S'il penche pour la phrase "Je crois me souvenir qu’il faisait beau", il a rendez-vous au chapitre 2, page 13. S'il préfère "Si ça se trouve, il pleuvait", rendez-vous est donné au chapitre 3, page 23. La première alternative ne fait pas une grande différence, mais l'intrigue se complexifie ensuite. Les embrouillaminis, publié aux éditions des Forges de Vulcain, est un "livre dont vous êtes le héros" particulièrement sophistiquée, qui a demandé à Eric Raufast deux ans de travail.
"Plaisir d'écriture"
Car donner aux lecteurs le choix du scénario relève de la prouesse technique. "Il faut un plan, c’est obligatoire. On le corrige plusieurs fois, il ne faut pas avoir peur de se tromper, de trouver des incohérences à la relecture. Moi c’est simple, j’utilise un grand tableau blanc avec un post-it par chapitre. Je m’amuse avec des flèches et des positionnements différents en permanence. Cela fait partie des plaisirs d’écriture", explique l'auteur au micro d'Europe 1.
La grande difficulté est bien sûr de garder la cohérence tout au long du roman. Car on peut très bien revenir en arrière, passer du chapitre 12 au chapitre 5, selon les choix disponibles. En tout, plus de 1.000 combinaisons sont possibles. Même l'auteur ne les a pas tous lues…