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Les "microfictions" de Régis Jauffret : "Quand c'est court, il faut tout dire, tout de suite, on ne louvoie pas"

A.D - Mis à jour le . 1 min

Le romancier a écrit un gigantesque recueil de micro-histoires. 500 textes d'environ une page et demie, qu'il a écrit au rythme d'une histoire par jour.

La cruauté, il connaît. On lui doit le livre Claustria sur l'affaire Fritzl, Sevère sur l'assassinat du banquier Edouard Stern ou encore, l'année dernière, Cannibales, un roman épistolaire qui était en finale du Goncourt 2016. Pour la rentrée littéraire de janvier , Régis Jauffret revient avec Microfictions 2018 et poursuit son chemin dans "le brut". Il s'était déjà plié à l'exercice des textes très courts en 2007. Onze ans plus tard, le cru 2018 est composé de près de 500 textes de deux pages à peine qui abordent un éventail de sujets, du léger au grave : un instant de vie, une nuit, une histoire d'amour, de mort ou de sexe, un homme qui gagne 10.000 euros et ce que cela engendre... L'auteur, qui a écrit un texte par jour, était l'invité, samedi, de La voix est livre pour présenter ce recueil.

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Une vie, "c'est toujours une aventure". Il l'explique, il ne faut pas chercher de liens entre les histoires. Lui, en tout cas, n'a pas cherché d'ordre. "Elles sont reliées par l'ordre alphabétique. Ce n'est pas du tout un ordre chronologique ni logique. Les histoires se répondent parfois, par le plus grand fruit du hasard. J'ai l'impression que c'est un dictionnaires d'histoires que l'on peut ouvrir à n'importe quel endroit." Pour expliquer l'attachement au personnage ressenti en un espace si bref, le romancier a une théorie : "Je pense que la vie de quelqu'un est toujours impressionnante quand on la raconte. C'est toujours une aventure. On mène des vies qui nous paraissent illogiques, incohérentes, mais quand on parle de quelqu'un qui est mort, tout paraît extrêmement logique après coup." Et percutant. Le métier de romancier permet d'avoir ce recul : "J'ai le privilège, à la fois, de parler à la première personnage et d'être extérieur."

La légende Hemingway. Ecrire court veut aussi dire concentré d'émotions. La légende veut qu'Hemingway ait proposé d'écrire la plus courte histoire du monde avec de l'intrigue et de l'émotion. Il proposa alors : "A vendre, chaussons pour bébé, jamais portés." Une phrase choc, brutale. Une brutalité qui se retrouve aussi dans Microfictions 2018. "Quand c'est court, c'est comme un interrogatoire, il faut tout dire, tout de suite. On ne louvoie pas. C'est tout un épisode d'une vie qui tient en très peu d'espace."

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