Guy Béart, décédé mercredi à l'âge de 85 ans, se voyait comme un troubadour "rêveur" et n'avait qu'un seul souhait: que ses chansons demeurent dans le folklore français. "J'ai toujours voulu être un anonyme et que les œuvres demeurent. C'est ce qui se passe d'ailleurs: beaucoup de gens connaissent mes chansons sans savoir que c'est moi qui les ai faites", disait ce monument de la chanson française. Celui qui voulait rester discret aura marqué de sa présence le paysage télévisuel français. Retour sur les cinq vidéos fortes de sa carrière.
Guy Béart, c'est d'abord l'auteur de l'Eau vive, la ballade qui l'a fait connaître en 1958 et que des générations de Français ont apprise sur les bancs de l'école. A la fin des années 1950, sa rencontre avec le cinéaste François Villiers et l'écrivain Jean Giono marque un tournant dans la vie de Guy Béart qui compose la musique de leur film, "L'eau vive". Du jour au lendemain, il devient un chanteur populaire. Toute la France chante "L'eau vive", comme elle fredonnera plus tard "Qu'on est bien", "Les couleurs du temps", "Il n'y a plus d'après" ou "La vérité".
L'une des premières interprétations de l'Eau vive par Guy Béart :
Cet "amoureux du verbe", auteur de plus de 200 chansons et de trois livres, a souvent chanté des textes autobiographiques avec une candeur qui a parfois valu à ce chanteur aux grands yeux bleus d'être taxé de naïf. Personne n'a ainsi oublié son altercation avec Serge Gainsbourg, en 1986 sur un plateau de télévision. "Gainsbarre" estimait que la chanson n'était qu'un "art mineur", comparé à la peinture considéré comme "art majeur", et insultait Guy Béart qui tentait de lui démontrer le contraire.
"Dans mes bouquins comme dans mes chansons, je ne développe pas que des bons sentiments", se défendait Guy Béart. "J'essaie de dire la vérité, sans choquer inutilement". "Je suis quelqu'un de très doux. Je hais la violence. La violence est pour moi un aveu absolu d'incompétence."
Le clash entre Guy Béart et Serge Gainsbourg :
Guy Béart est également auteur et producteur des émissions télévisées "Bienvenue" de 1966 à 1972. Dès le début de son émission, il recevait de nombreuses personnalités de l'époque, dont Duke Ellington, Simon et Garfunkel. Et plus tard, en 1971, Johnny Hallyday.
Johnny Hallyday dans "Bienvenue", animé par Guy Béart :
En 2013, à l'occasion de la fête de la chanson française, Emmanuelle Béart avait repris avec Patrick Bruel "Il n'y a plus d'après', sous le regard ému de son père. Plus récemment, la comédienne qu'on avait fredonné cette même chanson pour le président François Hollande, à l'occasion de la Fête de la musique, en juin dernier. Dans le livre, Le Grand Chambardement (une intégrale des textes de Guy Béart parue aux éditions du Cherche Midi), Emmanuelle Céart avait rendu un hommage à ce père "connu" aux "grands yeux bleu turquoise, fiers et insolents, doux et autoritaires".
Ecoutez Emmanuelle Béart et Patrick Bruel reprendre une chanson de Guy Béart :
En guise d'au revoir, le public de l'Olympia a prepris deux fois en chœur l'Eau vive, en janvier dernier, lors du tout dernier concert du chanteur? Qautre heures de chansons ponctuées de duos avec sa fille et Julien Clerc.
Ecoutez le public de l'Olympia reprendre l'Eau vive :