Véritable "Mecque" de tous les fans de super-héros, la Comic Con de San Diego est un moment charnière dans le calendrier des grands studios américains pour annoncer les films qui sortiront les années suivantes.
Remake, l'originalité ne paye pas. Hollywood a une passion pour réadapter sans cesse les mêmes histoires, surtout pour la sécurité financière qu'une franchise procure. Ainsi, même si le dernier film mettant en scène King Kong ne date "que" de 2005, il n'est pas surprenant de retrouver le singe géant au centre de la superproduction mise en scène par Jordan Vogt-Roberts, jusqu'à présent à la tête de productions plus modestes. Cinquième adaptation du film original de 1933, Kong : Skull Island décale la période initiale des années 30 à la guerre du Vietnam des années 60. L'intrigue semble se concentrer sur la fameuse île où se cache King Kong et ne recyclerait donc pas, a priori, la fameuse image iconique du singe géant perché sur un building. La bande-annonce insiste fortement sur le conflit métaphorique entre l'Homme et la Nature mais il est encore trop tôt pour savoir si ce thème sera détaillé ou ne sera qu'une excuse pour nous divertir.
Autre mythe régulièrement adapté au cinéma, le roi Arthur et les chevaliers de la table ronde. Tout le monde se souvient de la version en dessin animé de Disney, Merlin l'enchanteur (1963), ou de celle avec Sean Connery (Lancelot, le premier chevalier, 1995) qui couvrent respectivement l'enfance et la vieillesse du roi de Camelot. L'épisode de l'épée plantée dans le rocher au cœur de cette nouvelle version, King Arthur : Legend of the Sword, est donc déjà connue en grande partie par le public. Le réalisateur Guy Ritchie (Sherlock Holmes, Snatch, Arnaques, Crimes et Botanique, etc.) a apposé sa patte très reconnaissable, mélange d'action sur musique rock, montage "cut" et récit dé-linéarisé, pour une vision très moderne de la légende. Le film se concentre sur la période qui précède l'accession au trône du roi Arthur, lorsqu'il réussit à retirer l'épée d'Excalibur plantée dans le rocher. L'aventure qu'il s'apprête à vivre semble à mi-chemin entre l'intrigue politique (avec un Jude Law très ambigü, incarnant peut-être le maléfique Mordred) et le conte d'Heroic fantasy semblable au Seigneur des anneaux.
Adaptation littéraire, l'autre "poule aux œufs d'or". Après le succès monstrueux de Harry Potter, tant en livres qu'au cinéma, l'adaptation de l'autre roman merveilleux de J.K Rowling ne pouvait échapper aux studios américains. Les Animaux Fantastiques avait déjà fait l'objet d'un très court teasing, mais se voit désormais assorti d'une bande-annonce en bonne et due forme. On y suit un jeune écervelé anglais (Eddie Redmayne) qui débarque à New York dans les années 20, accompagné de petits monstres attachants. Sa maladresse va les libérer, mettant leur existence en péril dans ce nouvel environnement hostile. Un pitch assez simple, qui n'est pas sans rappeler le phénomène Pokémon Go. De là à imaginer que la déclinaison en jeu vidéo des Animaux Fantastiques ait été pensée avant l'oeuvre littéraire, il n'y a qu'un pas...
Super-héros, jackpot sans fin. La grande majorité des annonces faites dans la foulée du Comic Con concerne évidemment les films de super-héros. Après une première bande-annonce en avril, Docteur Strange revient avec davantage d'images mettant en scène les pouvoirs kaléidoscopiques des protagonistes. Déformations de l'espace et du temps, les images de ce nouveau trailer évoquent celles d'Inception de Christopher Nolan, qui jouait avec la science des rêves. Par rapport aux premières images d'avril, on y voit aussi le principal opposant au Docteur (Benedict Cumberbatch), interprété par Mads Mikkelsen. Le rôle semble, pour l'instant, assez caricatural (le personnage déclare littéralement qu'il est "la mort et la souffrance") mais promet un affrontement à la hauteur des fans de l'univers Marvel.
Ennemi historique des supers-héros de l'éditeur Marvel, DC Comics a vu les choses en grands puisqu'il propose deux adaptations cinéma : Justice League et Wonder Woman. Ces deux films avaient déjà été anticipé avec la sortie de Batman v. Superman qui jalonnait un univers étendu pour concurrencer Marvel.
Super-suffragette. Avec Wonder Woman (interprétée par la sculpturale Gal Gadot) on retrouve l'anachronisme historique propre à un Captain America, puisqu'on y verra l'Amazone se battre durant la première guerre mondiale. Autre élément qui apparaît central dans l'intrigue, la romance avec un humain normal (donc mortel) interprété par Chris Pine. Premier film de super-héros réalisé par une femme (Patty Jenkins), centrée sur une femme et au discours féministe, il semble qu'il n'y ait pas grande chose à attendre d'autre de cette énième "origin story". On devrait passer encore une fois par les mêmes étapes qui nous expliquent la création d'un héros.
Cinq pour le prix d'un. Comme annoncé dès Batman v. Superman, le film Justice League devrait réunir plusieurs des héros iconiques de l'éditeur DC Comics. On y retrouve la précédemment citée Wonder Woman, mais aussi Batman, Aquaman, Flash et Cyborg. Le film est clairement un session de rattrapage après les films Avengers de Marvel. On ne nous vend d'ailleurs pas autre chose dans cette bande-annonce que la réunion attendue de longue date de héros populaires.