La ministre allemande de la Défense Ursula von der Leyen a inauguré mardi à Paris l'exposition "Que pouvaient-ils faire ?" qui lève le voile sur les multiples visages de la résistance allemande au national-socialisme de 1933 à 1945.
Leurs vies en jeu. "Ces visages appartenaient à des étudiants, à de simples ouvriers, à des employés, des théologiens et des militaires", a souligné Ursula von der Leyen, accompagnée du secrétaire d'Etat à la Mémoire Jean-Marc Todeschini, au musée du général Leclerc et de la Libération de Paris qui accueille l'exposition jusqu'au 18 décembre. "Ils se posaient tous la même question : 'Que puis-je faire pour lutter contre ce régime tyrannique et meurtrier ?' Et ils ont montré qu"on pouvait faire quelque chose (...) Ils ont accompli des actes en sachant qu'ils risquaient leur vie", a-t-elle ajouté.
Tuer Hitler. Georg Elser, menuisier, tenta ainsi d'assassiner Hitler en 1939 en posant une bombe dans une brasserie de Munich où le Führer devait prendre la parole. Hitler quitta la salle 13 minutes avant l'explosion, Georg Elser fut arrêté, déporté et abattu le 9 avril 1945, quelques jours avant la chute du régime nazi. Walter Klingensbeck, apprenti de 17 ans, réunit un groupe d'opposants catholiques autour de lui, rédigea des tracts antinazis et fabriqua des petits émetteurs radio pour appeler à résister. Il fut arrêté en janvier 1942 et condamné à mort. Hans Oster, employé dans le renseignement militaire, informa en 1940 l'attaché militaire néerlandais à Berlin de l'invasion imminente des Pays-Bas. Kurt Gerstein, engagé chez les Waffen SS, tenta d'alerter les Alliés sur les camps de la mort nazis.
Un exemple de courage. Ils ont "montré qu'il existait des moyens de s'opposer" au nazisme, de combattre pour "ce qu'il leur tenait à cœur, la paix, la démocratie et l'Etat de droit", a relevé Ursula von der Leyen, qui s'exprimait en français. "Aujourd'hui aussi, nous devons posséder le courage et la détermination de défendre ces valeurs et si besoin de nous battre pour elles", a-t-elle poursuivi. Soixante-dix ans plus tard, leur "courage, leur audace" doivent servir d'exemple "face aux injustices et à ceux qui menacent les fondements de notre République", a renchéri Jean-Marc Todeschini.
L'exposition, qui présente une vingtaine de portraits de résistants, a été conçue à Berlin et présentée dans plusieurs villes d'Allemagne avant de rejoindre Paris.