L'histoire qui entoure cette œuvre est digne d'un roman. Peint en 1921 par l'artiste néerlandais Kees Van Dongen, un portrait de l'écrivain français Anatole France est aujourd'hui ardemment réclamé par Paris aux États-Unis. Un drôle de périple qui tire son origine d'une vente accidentelle. Car son auteur l'avait initialement offert à l'État français avant de le vendre accidentellement à un collectionneur qui, lui-même, l'a revendu à la famille américaine Ford pour 80.000 dollars.
Cette toile est un grand portrait haut d'1,80m dans lequel Anatole France, alors âgé de 77 ans, apparaît très sage avec sa barbe blanche, sa canne dans une main, un chapeau dans l'autre et une touche de vert sur le nez. Un portrait presque royal de l'écrivain qui, à l'époque, s'apprête à recevoir le prix Nobel de littérature.
"La guerre est intervenue et tout le monde a oublié"
Un tableau au destin rocambolesque qui l'a donc conduit entre les mains de la famille Ford dans laquelle il se trouve depuis plus de 50 ans. Et aujourd'hui, l'État français le réclame, car cette toile lui appartient, comme l'avait bien stipulé, par écrit, Kees Van Dongen. "Juridiquement, toutes les cartes sont bonnes pour nous et la donne est parfaite pour la France. L'État avait commencé des poursuites judiciaires à la fin des années 30, mais la guerre est intervenue et tout le monde a oublié. Et Internet a permis de retrouver ce tableau, ce qui n'était pas possible avant", indique l'avocat Joseph Smallhoover, en charge de cette affaire.
>> LIRE AUSSI - L'Italie réclame au Louvre sept antiquités probablement pillées
L'œuvre a donc été retrouvée en 2021 lorsque la famille Ford avait organisé une vente aux enchères de sa collection dans laquelle se trouvait le fameux tableau dont la vente a été annulée. La toile a donc pu être estimée à 350.000 euros, même si les négociations sont toujours en cours.