Le spectacle commence bien avant l’heure : alors que le public s’installe, les danseurs, mains sur les barres, s’échauffent. Ce cours du matin est indispensable à leur routine exigeante. Leur professeur, "généreux et bienveillant", comme il est décrit par ses élèves, l’ancien danseur Andrey Klemm arrive, suivi par Louis Lancien, le pianiste accompagnateur du ballet.
"Une expérience géniale"
Quelques exercices à la barre, place aux pointes, puis les pirouettes et le final des sauts. Face à un public intimidé, qui devant tant de grâce a peur d’applaudir et de déranger. "Les applaudissements ne sont pas interdits, au contraire !", encourage le professeur. "Ce n’est pas comme à l’armée, mais un peu quand même, il faut être très précis, très concentré". Son œil observe tout "des bras jusqu’aux doigts". Un bon danseur, explique-t-il, "c’est un danseur qui vient au cours !"
Un public conquis et des danseurs ravis, comme Amélie Joannides, quadrille au corps de Ballet depuis dix ans : "C’est une expérience géniale ! D’habitude, on se présente avec les strass et les diadèmes et là, on apparait au public beaucoup en étant plus vulnérable. Les muscles sont fatigués, on a des cernes et puis on rate, on recommence, mais sans pression".
Faire tomber les à priori
Oubliez le professeur sévère et l’esprit de compétition, ce cours ouvert permet aussi de faire tomber les a priori. "Ce sont des vieux clichés ! On sait tous combien cette profession est difficile, moi j’ai tenu grâce à l’amitié et au soutien de la compagnie", avance la jeune danseuse.
Une fois ce cours, qui convie tous les grades, des étoiles aux danseurs du corps, les solistes de la compagnie courent en répétition : les corps sont encore chauds et transpirants. Au programme : le ballet romantique Giselle, qui raconte une histoire d’amour impossible et des sorts qui condamnent ces maudits à danser jusqu’à l’épuisement… Ce ballet mythique est présenté en juin, avec strass et diadèmes cette fois-ci !