En 1967, Jean-Luc Godard est déjà une immense figure du cinéma. Après plusieurs chefs-d'oeuvre, il sort La chinoise avec Anne Wiazemsky, la femme dont il est amoureux. Mais le film ne rencontre pas le succès et remet tout en question. Mai 68 arrive et le cinéaste se transforme encore, devenant de moins en moins compris. Ce scénario est le pitch du nouveau film de Michel Hazanavicius, intitulé Le Redoutable. Louis Garrel et Stacy Martin, ses acteurs étaient les invités de l'émission Un dimanche de cinéma spécial Cannes pour parler du film.
Le "Picasso" du cinéma. Godard, selon Garrel, a "inventé la modernité au cinéma. C'est un peu comme Picasso dans la peinture. Il a été l'artisan de la destruction de l'idée de l'illusion au cinéma. Il veut dialoguer avec le spectateur." Le cinéaste apparaît parfois odieux dans ce long-métrage adapté de l'ouvrage d'Anne Wiazemsky. "A la lecture du scénario, je me suis dit, il est peut-être difficile mais en même temps, sans lui, on s’ennuierait aussi", commente-t-il.
Relation forte et tumultueuse. Stacy Martin, qui joue l'épouse de Godard voit son rôle comme celui d'une "femme très amoureuse qui comprend la recherche" perpétuelle du réalisateur. "Quand on regarde les relations entre des artistes et leur femme, c'est toujours des relations très tumultueuses, mais en même temps, par cette difficulté, quelque chose d'autre en ressort. Cet amour-là est très fort." Mais la jeune femme s'épuise aussi dans le couple. "Au bout d'un moment, elle veut aussi grandir, elle veut vivre et elle ne peut pas tout le temps se remettre en question parce qu'elle essaye déjà de savoir qui elle est", retrace l'actrice.
Le trac de Cannes. Un peu nerveuse de fouler le tapis rouge pour la première fois, la comédienne dit surtout avoir "hâte que les gens voient le film". Son partenaire n'en est pas à son coup d'essai sur la Croisette mais avoue avoir "le trac tout le temps."