Le cinéaste et producteur Luc Besson, accusé de viol par la comédienne belgo-néerlandaise Sand Van Roy, a été placé lundi sous le statut de témoin assisté à l'issue de son audition par un juge d'instruction, a annoncé à l'AFP son avocat, Thierry Marembert, confirmant une information du Point.
Des faits "sans fondement" selon l'avocat de Luc Besson
"Cette décision vient confirmer une nouvelle fois que les faits reprochés à Luc Besson n'ont aucun fondement", s'est félicité Me Thierry Marembert. "Elle intervient après un premier classement sans suite en février 2019 et des réquisitions contre l'ouverture de l'information judiciaire par un vice-procureur du parquet de Paris", a-t-il rappelé. Aucune source judiciaire n'a pu confirmer lundi soir à l'AFP l'issue de cette convocation de Luc Besson pour un interrogatoire de première comparution.
Sollicités, Sand Van Roy et son avocat, Me Francis Szpiner, n'avaient pas encore réagi. Dans ce dossier, Sand Van Roy avait porté plainte pour viol le 18 mai 2018 contre l'influent producteur et réalisateur français de 60 ans au lendemain d'un rendez-vous avec lui au Bristol, un palace parisien. Deux mois plus tard, elle avait dénoncé d'autres viols et agressions sexuelles commises, selon elle, au cours de deux années d'une "relation d'emprise professionnelle" avec le producteur. Ces plaintes avaient été classées sans suite le 25 février 2019 par le parquet de Paris, qui estimait n'avoir pu "caractériser l'infraction dénoncée dans tous ses éléments constitutifs".
Des accusations venant de neuf femmes
La comédienne avait alors déposé une nouvelle plainte avec constitution de partie civile, qui avait débouché sur l'ouverture d'une information judiciaire le 2 octobre 2019 pour "viols". Le parquet de Paris avait indiqué au juge être opposé à cette relance des investigations. Luc Besson, qui conteste ces accusations, avait été entendu en audition libre par les policiers en octobre 2018, puis confronté à son accusatrice en décembre.
Huit autres femmes avaient par la suite accusé le réalisateur du Grand Bleu de gestes déplacés, voire d'agressions sexuelles, dans des témoignages recueillis par Mediapart, pour des faits en grande partie prescrits. "Je n'ai jamais violé une femme de ma vie. Je n'ai jamais levé la main sur une femme. Je n'ai jamais menacé une femme. Je n'ai jamais contraint physiquement ou moralement une femme à quoi que ce soit", avait-il dit en octobre 2019.