Après plus de 60 années de carrière et un statut d’icône de la chanson française, Juliette Gréco est morte mercredi à l’âge de 93 ans. Pendant des décennies, elle a interprété les plus grands : de Boris Vian à Jacques Prévert, en passant par Charles Aznavour et Serge Gainsbourg. Juliette Gréco a aussi chanté Maxime Le Forestier, qui l’a bien connue. Le chanteur lui a rendu un vibrant hommage au micro d’Europe 1.
"Elle faisait un sort à chaque syllabe, un sort calculé, un sort efficace. Elle savourait les mots et les faisait savourer au public", a déclaré Maxime Le Forestier, très ému. "C'était dans sa façon d'articuler les mots. Le timbre, on s'en foutait un peu. C'était sa façon de traiter le mot et d'articuler. C'était une diseuse plus qu'une chanteuse", a ajouté l’interprète de San Francisco.
"Elle a vécu des choses absolument invraisemblables"
Maxime Le Forestier a aussi rendu hommage à cette "femme libre", symbole du Paris artistique de l’après-guerre et du célèbre quartier de Saint-Germain-des-Prés, où elle a côtoyé des dizaines d’artistes, d’écrivains et de philosophes.
>> VIDEOS - Juliette Gréco : sa vie en cinq chansons
"Elle a vraiment vécu des choses absolument invraisemblables. C'était l'égérie de Saint-Germain-des-Prés. La première aussi à avoir fait de la chirurgie esthétique, ce n'était pas courant à l'époque. Elle avait un joli nez pointu, avec beaucoup de raccourcis. C'est ce charme invraisemblable qu'elle aura gardé jusqu'à sa mort. C'était une charmeuse", a ajouté Maxime Le Forestier.
"C’était une femme libre"
Le chanteur a aussi raconté une anecdote, qui remonte a une dizaine d’années. "C'était avant tout une femme pleine de charme. Je me souviens quand elle est venue dîner à la maison, elle avait déjà 81 ans. Quand j'ai ouvert la porte, je l'ai ouverte à un fantôme. Et sitôt qu'elle s'est assise et qu'elle s'est animée, c'était la Juliette Greco de 25 ans qui était fascinante, qui plaisait. C'était magnifique", s’est-il souvenu. "C'était une femme libre, une image de liberté pour ma mère".