Dans Mon Roi, sur les écrans mercredi prochain, Maïwenn raconte la reconstruction d'une femme, après une histoire d'amour toxique. Le film revient, à travers des flash-back, sur le coup de foudre et la passion dévorante entre Tony, incarnée par Emmanuelle Bercot et Georgio, joué par Vincent Cassel. La réalisatrice a poussé ses acteurs dans leurs retranchements pour obtenir d'eux l'intensité qui convenait à ce drame psychologique. "Maïwenn a une façon particulière de travailler", a confié Emmanuelle Bercot, couronnée par le prix d'interprétation féminine pour ce rôle. Retour sur la "méthode" Maïwenn.
"Au moment où la journée démarre on monte sur le ring et puis on en descend seulement le soir", racontait Emmanuelle Bercot lors de la présentation du film au dernier Festival de Cannes. Maïwenn, comme toujours, a laissé une grande liberté à ses acteurs sur le tournage de Mon Roi, comme ils l'ont raconté à plusieurs reprises. La réalisatrice leur a par exemple beaucoup demandé d'improviser pendant le tournage. Malgré tout, Maïwenn s'adapte aux demandes de ses acteurs, leur fournissant un cadre pour l'improvisation ou bien même quelques phrases à prononcer pour mieux sentir le personnage. "Moi, j'aimais bien (contrairement à Vincent Cassel) qu'elle me souffle des répliques", a précisé Emmanuelle Bercot, décrivant un travail "à vif, viscéral".
Un point de vue partagé par Vincent Cassel. Dans Mon roi, l'acteur joue le rôle d'un homme irrésistible, fêtard, libre et menteur, jusqu'à ce que tout bascule. Le comédien a eu beaucoup de plaisir à tourner avec Maïwenn. La réalisatrice invite ses acteurs à "nourrir les personnages" de leur "propre vécu", explique-t-il. Les prises peuvent durer jusqu'à 30 minutes et la réalisatrice peut les refaire trois ou quatre fois, a encore raconté l'acteur. "Avec Maïwenn, on donne tout et elle prend ce qu'elle veut", résumait-il sur Europe 1 le 20 mai dernier.
Cette "méthode" propre à la réalisatrice permet à ses acteurs de s'abandonner. C'est justement ce que Maïwenn cherche à atteindre. Les acteurs deviennent même "spectateurs" de ce qu'ils font, comme rarement, selon eux. "C'est l'un des seuls films, de tous ceux que j'ai faits, où en le regardant, je riais et j'étais ému par ce que je faisais", se souvient Vincent Cassel, étonné d'entendre des répliques "qu'il ne se souvenait même d'avoir prononcées".
Qu'en pense Maïwenn ? "Moi je ne fais rien", s'excuse presque la réalisatrice. "Je prends juste les meilleurs et je les pousse à être eux-mêmes et à s'amuser le plus possible."