Pour beaucoup de Français, c'était "Bébel". Avec la mort de Jean-Paul Belmondo, à 88 ans, le 7e art perd une de ses figures les plus populaires, un acteur sachant tout faire, sans se prendre trop au sérieux. Il a tourné dans des films d'action mais aussi dans les plus belles heures du cinéma d'auteur. En somme, il a conquis le cœur de nombreux Français. Europe 1 leur a tendu le micro.
"Quelqu'un d'absolument délicieux"
L'émotion était forte dans le 6e arrondissement de Paris où Jean-Paul Belmondo a longtemps vécu. Il y a laissé de nombreux souvenirs car beaucoup d'habitants du quartier en gardent une anecdote. L'acteur aura laissé une trace indélébile, raconte Annette. Celle que l'on surnomme "la mamie du quartier" et dont le fils tient l'épicerie juste à côté de l'ancienne demeure de l'artiste garde un souvenir très précis de l'acteur. "C'était la joie de vivre. On le voyait arriver le soir comme ça avec son petit chien et c'est pour ça que je suis émue", raconte-t-elle, en larmes.
Un artiste parmi les artistes, dans ce quartier où les galeries d'art sont nombreuses et où Jean-Paul Belmondo a longtemps flâné. Vincent Amiaux, de la Galerie des Modernes, se souvient d'un artiste "tout à fait charmant. C'était quelqu'un qui était fidèle à l'image que tous les Français avaient de lui. C'était quelqu'un d'absolument délicieux et j'en garde un souvenir chaleureux."
C'est donc une partie du quartier qui s'en va et une part de ses habitants, indique Margaride, qui habite juste à côté. "C'est ma jeunesse qui s'en va aussi. Il a le même âge que moi et je me demandais 'qu'est ce que je fais ici ?'", explique-t-elle.
"C'est la première personne qui m'a donné l'envie d'aller au cinéma"
Une émotion partagée devant la sortie d'un cinéma parisien dans le quartier d'Odéon. Beaucoup de spectateurs étaient tous très émus en apprenant la mort de l'acteur. La nostalgie déjà dans le regard, l'acteur Roschdy Zem secoue la tête en achetant sa place de cinéma. "C'est tout simplement la première personne qui m'a donné l'envie d'aller au cinéma, la première personne que j'ai idolâtrée. Moi, j'ai un souvenir de projection familiale. Ce qu'il dégageait, ce qui émanait de lui était unanime et il faisait plaisir aux parents, il faisait plaisir eux enfants. L'avantage d'une personnalité comme celle de Belmondo, c'est qu'ils ont effectué un travail remarquable et surtout indélébile", raconte-t-il à Europe 1.
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Jean-Paul Belmondo a fait ses classes en jouant dans les hôpitaux mais il est entré dans chaque foyer, souligne l'acteur. Il restera une icône pour les cinéphiles qui citent À bout de souffle où L'homme de Rio. Il restera de lui une gouaille, un sourire goguenard, une authenticité qui ont marqué Julien. "Je me rappelle l'avoir croisé par hasard sur les Champs-Élysées, il y avait des jeunes qui le reconnaissaient et qui voulaient être pris en photo avec lui", explique ce Parisien. "Je voyais qu'il était hyper heureux de faire plaisir à ces jeunes. On sentait quelqu'un de chaleureux, ouvert et passionné par ce qu'il a fait. C'est vrai que c'est triste", raconte-t-il.
"Je vais faire découvrir Belmondo à mes enfants"
Même si la tristesse l'emporte pour le moment, Vincent compte bien célébrer "le Magnifique" à sa manière. "Belmondo fait partie des pierres angulaires du cinéma, en tout cas en France, c'est quelqu'un qui va beaucoup nous manquer et c'est peut-être l'occasion pour les plus jeunes de redécouvrir ces films, justement. Mes enfants par exemple, je vais les scotcher devant la télévision pour qu'ils découvrent enfin Belmondo", explique-t-il.
Une page du cinéma français se tourne sans qu'on s'y soit attendu, ajoute un spectateur. Pour certains, le programme de ce soir est déjà trouvé : visionner l'un des films de Belmondo pour ne pas le laisser partir trop vite. Signe que le grand duc était de ces personnalités que l'on croit immortel.