Les artistes français font de la résistance. Selon les derniers chiffres publiés mardi par le SNEP, le syndicat du disque, qui montrent que le marché français de la musique enregistrée a limité la casse avec un chiffre d'affaires stable (+0,1%) pour 2020, ces derniers font un tabac en France. Dans les 20 albums les plus vendus en 2020, on trouve notamment Vitaa et Slimane, Grand Corps Malade, Nekfeu. Au total, 19 sont ceux d'artistes francophones, soit sept de plus qu'il y a dix ans.
La production française bien mise en valeur
Forts de cette dynamique, les artistes français deviennent la priorité des labels, surtout les rappeurs, souligne Bertrand Burgalat, directeur du Snep (Syndicat national de l'édition phonographique). "Il n'y a pas eu l'américanisation qu'on aurait pu imaginer là-dessus. La langue française s'est très bien maintenue, en particulier grâce au rap et aux musiques dites urbaines", explique-t-il à Europe 1. "C'est aussi dû au fait que les grosses boîtes, mais aussi les producteurs plus artisanaux, continuent d'investir énormément dans la production française. Ce qui est remarquable, c'est que le public va spontanément vers ces productions."
Ces bons chiffres sont aussi le résultat d'une politique de mise en avant de la production française qui a débuté à la fin des années 1980, lorsque les radios privées ont été contraintes de diffuser 40% d'artistes francophones aux heures de grande écoute. Depuis 2016, un quart des titres qu'elles diffusent doivent être des nouveaux talents francophones. Les entreprises du secteur musical disposent même d'un crédit d'impôt pour accompagner les productions françaises, qui représentent maintenant 70% des artistes que nous écoutons sur les plateformes de streaming.