Dimanche, dans les colonnes du JDD,la ministre de la Justice et Garde des sceaux Nicole Belloubet s'exprime sur les violences faites aux femmes, commentant un rapport de l'Inspection générale de la justice. D'après ce rapport, dans 41% des 88 homicides conjugaux ou tentatives étudiés, la victime s'était signalée à la police. Ce rapport intervient en pleine affaire Polanski, alors que le réalisateur franco-polonais est visé par une nouvelle accusation de viol.
Interrogé sur le dernier film de Polanski, J'accuse, sorti mercredi 13 novembre 2019, la ministre de la Justice reconnaît dans les colonnes du journal qu'elle ira "sans doute" le voir. "Le sujet m’intéresse beaucoup, surtout en tant que ministre de la Justice. Évidemment, tout ce qui touche à Dreyfus, à cette histoire-là est important. Pour autant, comme l’a dit mon collègue Riester, une œuvre, si grande soit-elle, n’excuse pas les éventuelles fautes de son auteur", précise-t-elle.
La question de l'imprescriptibilité du viol posée
L'affaire Polanski pose aussi la question de l'imprescriptibilité du viol. Un problème "déjà posé lors de l'examen du texte sur les violences sexuelles, en août 2018", explique Nicole Belloubet. Elle développe ce qui a été fait : "Nous avons élargi la prescription à trente ans et après la majorité pour les victimes mineures. L’imprescriptibilité est inconstitutionnelle, à l’exception des crimes contre l’humanité. Se pose aussi la difficulté d’établir des preuves au-delà de trente ans. C’est une solution à la fois conforme au droit et à l’intérêt des victimes".