La culture se déconfine. A l'occasion de l'ouverture du Grand Palais Ephémère sur le Champ-de-Mars à Paris, le danseur et chorégraphe de danse contemporaine, Boris Charmatz, danseur et chorégraphe de danse contemporaine présentera samedi et dimanche après-midi une performance baptisée "Happening Tempête". Un soulagement après des mois d'empêchement mais une chorégraphie qui s'inscrit pleinement dans son époque. "C'est un peu un projet 'On danse quand même'", confie-t-il sur Europe 1 "On doit être séparés : on danse quand même. On a des masques : on danse quand même."
"On n'a pas arrêté de parler de distanciation sociale et au fond, l'ADN de la danse c'est au contraire l'abolition de la distance sociale. On se rapproche, on danse ensemble. La danse, c'est aussi ce qui permet justement le contact, le toucher, le rapprochement", explique-t-il.
Une performance avec 140 danseurs
Au début, la performance prévue pour le Grand Palais devait rassembler 400 ou 500 personnes, mélangeant amateurs et danseurs qui devaient partager l'espace, courir et se toucher. Ce week-end, ils seront finalement 140. "C'est quand même énorme", commente Boris Charmatz. "Ce sont des groupes très différents : il y a le Conservatoire de Paris, des salariés du Grand Palais, de Chanel, la compagnie de l'Oiseau-Mouche, une compagnie d'acteurs en situation de handicap de Roubaix que j'adore."
"Ils sont tous masqués, séparés de 5 mètres et en fait, ils dansent aussi le désir, l'urgence, le besoin de danser, de courir. Mais ils font ça sur place", décrit le danseur qui pointe l'actualité de la création. "C'est très touchant parce que c'est vraiment lié aux circonstances. Je ne sais pas si on peut la refaire dans un an, mais c'est une pièce qui est aujourd'hui très signifiante."
"En plus, on a la chance d'avoir du public. Ça paraît un miracle complet", se réjouit l'artiste.
"J'aime quand c'est presque impossible"
"Happening Tempête" n'aura pas lieu dans un espèce fermé, comme un symbole après des mois sans pouvoir sortir. "J'adore les théâtres aussi, mais j'aime danser dans les musées. J'aime danser dans la boue, sous la pluie. Là, c'est sur du béton. C'est rude. J'aime quand ça gratte, quand ce n'est pas facile. J'aime quand c'est presque impossible. Et ce projet-là, il correspond bien à la situation".
Le spectacle est gratuit mais sur réservation.