Ils n'ont plus de jauge mais ils auront bientôt le pass sanitaire. À partir du 21 juillet, ce dispositif deviendra obligatoire pour accéder à certains lieux de culture, dont les cinémas, a annoncé lundi soir Emmanuel Macron. Pour assister à une projection, le public devra donc être soit vacciné, soit présenter un test PCR ou antigénique négatif, soit un justificatif de rétablissement du Covid-19 daté de plus de 11 jours et de moins de 6 mois. Cette mesure vise à inciter les Français à se faire vacciner massivement alors que la propagation du variant Delta fait repartir les contaminations à la hausse. Mais certains gérants de salles de cinéma redoutent son impact sur la fréquentation, du moins les premières semaines.
"Les gens ne vont pas forcément se tester tous les 48 heures"
"On savait bien que ça risquait d'arriver. On est quand même surpris par le timing qui a été choisi, il y a une forme de précipitation", relève auprès d’Europe 1 François Aymé, directeur du cinéma Jean-Eustache à Pessac et président de l’Association française des cinémas d’art et d’essai. Il pointe notamment la zone grise de plusieurs semaines, entre la première et la seconde injection, durant laquelle le public devra faire usage de tests pour se rendre dans certains lieux publics. Ce qui pourrait agir comme un repoussoir.
"On sait tous qu'il y a un délai de plusieurs semaines entre le moment où l’on veut se faire vacciner et le moment où l’on est totalement vacciné. Il y a évidemment la solution des tests. Pour un grand concert, pour un film événement, les gens se feront tester", estime François Aymé. "Mais le test n'est valable que 48 heures. Ils peuvent en profiter pour aller au restaurant en même temps, mais ils ne vont pas forcément se faire tester tous les 48 heures", note-t-il.
"On espère qu'il y aura une bienveillance du gouvernement"
Enfin, la mise en place d'un contrôle supplémentaire à l'entrée - celui du pass en plus du billet - représente une contrainte pour les petites salles, parfois en manque de personnel pendant la période estivale. "On espère qu'il y aura une forme de compréhension, de bienveillance du gouvernement sur les premiers jours ou les deux premières semaines", poursuit ce responsable. "Les toutes petites structures sont dans une période où les gens partent en congés les uns après les autres, ce qui n’est pas forcément évident", ajoute-t-il.