Après une tournée où il chantait Barbara, Patrick Bruel revient côté salles obscures avec une double actualité. L'acteur joue dans le film français Un sac de billes, actuellement en salles, et prête aussi sa voix à Buster le koala, l'un des personnages du film d'animation américain Tous en scènes, sorti mercredi. Deux rôles aux registres très différents, comme le comédien l'a raconté dans l'émission Un dimanche de cinéma, sur Europe 1.
Mémoire. Dans l'adaptation du best-seller de Joseph Joffo, il interprète le père de deux jeunes garçons juifs qu'il incite à passer en zone libre en leur donnant une consigne : ne jamais dire qu'ils sont juifs. "Préparer un enfant à un futur potentiel interrogatoire qu'il pourrait subir avec les nazis est l'une des scènes les plus violentes que j'ai eues à jouer et peut-être la plus belle scène d'amour que j'ai tournée. On est heureux que ce film, au-delà du grand spectacle, fasse son devoir de mémoire."
"1929 et 2008 sont très comparables". Un devoir de mémoire que l'acteur juge d'autant plus important à l'époque actuelle. Les deux crises économiques de 1928 et 2008 qui "sont très comparables à plein d'égards, juge-t-il : la montée des nationalismes et ce qui s'en est suivi. L'exemple passé peut nous faire réfléchir, nous permettre d'être vigilants à ce qui peut se passer dans les mois qui viennent."
Filmographie ouverte. La filmographie de Patrick Bruel est parcourue de films qui traitent de la Seconde Guerre mondiale, comme Un Secret, ou de manière bien plus indirecte, Le Prénom. Mais l'acteur prend également part à des projets beaucoup plus légers. C'est le cas de Tous en scènes, un "feel good movie" (ces films qui font du bien) où le comédien donne sa voix à un koala nommé Buster. Ce personnage organise un grand concours de chant afin de sauver le théâtre offert par son père. "Tout le monde des animaux" vient auditionner, explique l'acteur. Les deux films de Patrick Bruel ont néanmoins un point commun, le souvenir, "puisque ce koala fait tout ça pour la mémoire de son père".
Un koala qui pousse la chansonnette. Pour l'anecdote, alors qu'il ne devait pas chanter, conformément à la version américaine, Patrick Bruel (en koala) pousse finalement la chansonnette sur Call me maybe de Carly Rae Jepsen ! Une expérience jouissive pour le comédien qui souhaite désormais laisser une plus grande place dans sa vie au cinéma. "Je ne veux faire que des films dont je sois éminemment fier. Je veux prendre des risques", dit-il alors qu'il vient de tourner "le personnage le plus noir" de sa carrière dans un film consacré au sujet de l'adoption en Italie, prochainement en salles.