"Pape de la gastronomie française", "primat des gueules" ou simplement "Monsieur Paul ". Le grand chef français Paul Bocuse, est mort dans son sommeil à l’âge de 91 ans, samedi 20 janvier. Avec lui, c'est une icône de la gastronomie qui s'en va, mais aussi un véritable homme d'affaires. Le chef laisse derrière lui restaurants, produits dérivés, une galaxie de plusieurs dizaines de millions d'euros.
Un empire à 100 millions d'euros. S'il doit y avoir une capitale à l'Empire Bocuse, elle se trouve au bord du Rhône. Une dizaine de brasseries aux quatre coins de Lyon et à quelques kilomètres là, le berceau de Paul Bocuse, l'auberge de Collonges : trois étoiles au Michelin, 40.000 couverts par an. Véritable base arrière d'une conquête du monde, l'empire Bocuse est présent au Japon, mais aussi aux Etats-Unis, où le restaurant d'Orlando sert 2.000 repas par jour estampillés Bocuse. Une marque qui vaudrait aux alentours de 100 millions d'euros.
Le premier à comprendre l'importance des médias. Des restaurants bien sûr, mais aussi des écoles de cuisiniers, sans oublier les Bocuse d'Or. Une compétition internationale des grands cuisiniers et vitrine d'un chef qui a toujours su mettre son nom en avant. "Il a fait des grands coups, notamment aux Etats-Unis. Quand il va cuisiner avec des chefs français qui travaillent avec des produits américains, il décroche la couverture du Time Magazine", explique le chroniqueur gastronomique Nicolas de Rabaudy. "Paul Bocuse a été le premier à découvrir la communication, les médias, et l'importance des articles", résume-t-il.
L'empire Bocuse c'est enfin une dynastie : 400 employés et la famille placée à des postes-clés, bien avant la mort du patriarche. Et un nom, ou plutôt une marque, qui perdurera bien après sa disparition. Comme l'explique Thierry Marx au micro d'Europe 1, "Paul Bocuse a montré l'exemple", tout simplement.