On se souvient des polémiques récentes autour de deux œuvres majeures de la culture : Autant en Emporte le vent, jugé raciste dans ses traductions françaises et, plus récemment, le titre du roman d’Agathe Christie, Les dix petits nègres. La BBC révèle que le géant américain Disney a décidé de prendre ses précautions pour éviter de telle polémiques en diffusant des messages d'avertissement sur le racisme présent dans ses films.
"Stéréotypes déplacés"
Un nouveau message d'avertissement sera présent sur certains dessins animés cultes de la plateforme Disney+ : "Ce programme comprend des représentations datées et/ou un traitement négatif des personnes ou des cultures", mais aussi "ces stéréotypes étaient déplacés à l’époque et le sont encore aujourd’hui".
L'objectif consiste à ne pas supprimer le contenu dérangeant, mais plutôt de "reconnaître son influence néfaste afin de ne pas répéter les mêmes erreurs, d’engager le dialogue et de bâtir un avenir plus inclusif, tous ensemble".
Un corbeau "Jim Crow" dans Dumbo
Plusieurs films verront cette mention affichée avant leur diffusion sur l'écran des jeunes utilisateurs. Il y a d'abord Les Aristochats, où les chats siamois représentés en stéréotype de personnages asiatiques jouent du piano avec des baguettes. On retrouve également Le Livre de la Jungle, avec le roi Louis, célèbre singe et personnage phare, pointé du doigt pour être une caricature raciste d'un Afro-Américain, perçu comme étant paresseux et dansant sur du jazz.
Dumbo est aussi concerné : les corbeaux qui apprennent au petit éléphant à voler ont des voix de noirs stéréotypées et l'un d'entre eux s'appelle même Jim Crow, en référence à un ensemble d’anciennes lois ségrégationnistes du sud des États-Unis. La BBC déroule d'ailleurs toute une liste de films qui comportent ces passages racistes.
D'autres diffuseurs concernés
D'autres diffuseurs de dessins animés ont aussi réaffirmé leur engagement contre le racisme en diffusant des messages de prévention : "Si ces cartoons ne représentent pas la société actuelle, ils sont présentés comme ils ont été créés, car faire autrement reviendrait à nier le fait que ces préjudices aient existé", estime de son côté la compagnie Warner Bros.