Peut-on vraiment utiliser la cigarette électronique pour arrêter de fumer ?

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Invité de Mélanie Gomez dans son émission Sans rendez-vous sur Europe 1, le médecin spécialiste des addictions Jean-Pierre Couteron répond aux questions fréquentes sur la vapoteuse à l'occasion du mois sans tabac. 

Le vapotage : ce mot est au cœur de l'actualité en ce mois de novembre, le fameux "Mois sans tabac". De nombreux fumeurs se tournent vers cette méthode pour arrêter de fumer, alors que le prix du paquet de cigarettes a de nouveau augmenté au 1er novembre. Invité de Sans rendez-vous, l'émission santé de Mélanie Gomez, le médecin spécialiste des addictions Jean-Pierre Couteron souligne l'intérêt du recours à la cigarette électronique pour arrêter de fumer.

La cigarette électronique "a été inventée par des fumeurs qui n'avaient pas réussi à arrêter", assure le spécialiste en addictologie qui assure n'avoir "aucun lien d'intérêt avec les industries pharmaceutiques, ni celles du tabac, ni du vapotage". "On estime que c'est à 95% moins nocif que le tabac", poursuit-il, citant "un expert anglais qui a à peu près réactualisé 200 études. On ne peut pas être d'une précision totale mais c'est clairement moins toxique". Une déclaration qu'avait également faite Agnès Buzyn, la ministre de la Santé dans une interview à Europe 1 en juin 2018.

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Il n'y a aucune honte à passer par la vapoteuse pour arrêter de fumer

L'avantage du vapotage, c'est que la personne qui veut arrêter de fumer le fait "pas à pas, progressivement". "On garde une dépendance à la nicotine, mais on s'est débarrassé de ce dont il fallait se débarrasser. Il n'y a aucune honte à passer par la vapoteuse pour arrêter de fumer", soutient-il encore. "En consultation, on voit des personnes qui ont essayé d'arrêter avec d'autres choses, sans succès, et donc ils peuvent essayer la e-cigarette".

D'autant que, comme le rappelle le médecin, la nicotine n'est pas toxique. "C'est la même que l'on retrouve dans les cigarettes, mais aussi les patchs ou les gommes à mâcher dans les pharmacie". La difficulté, poursuit Jean-Pierre Couteron, "c'est d'avoir le bon dosage". "D'où l'intérêt d'aller dans de bonnes boutiques pour se faire conseiller". 

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Le problème qu'il y a eu aux Etats-Unis ne provient pas de la cigarette électronique

Si la vapoteuse est un "instrument magnifique pour sortir du tabac (sic)", certains craignent la dangerosité des produits utilisés, comme on a pu le voir avec les 12 morts récentes aux États-Unis. "Le problème dans ce cas ne provient pas de la cigarette électronique. Avec le cannabis, quand on le fume, ce qui est dangereux, c'est la combustion, qui produit des goudrons. Il y a des huiles qui ont circulé, qui contenaient du THC, et normalement elles n'étaient pas destinées à être chauffées. Certaines personnes ont décidé d'utiliser ça dans leur vapoteuse. A partir de là, on a vu se déclencher une succession de situation pulmonaires graves. Ce n'est pas dû au cannabis mais à la substance, l'huile. Les décès sont liés à un mésusage de la vapoteuse", rappelle Jean-Pierre Couteron. "Il y a des formes de cannabis qui ont été développées et testées pour être vapotées". En l'occurrence, "il n'y a pas ici de scandale sanitaire". 

Le spécialiste interrogé par Mélanie Gomez conclut, pour rassurer les éventuels utilisateurs, ou potentiels, en disant qu'on "n'a pas eu en France d'événements graves comme aux Etats-Unis". En France, depuis le début, on a décidé de mettre ces produits sous contrôles, par l'ANSES".

Doit-on dire cigarette électronique ou vapoteuse ? 

"Les personnes qui veulent aller vers le vapotage veulent sortir du tabac et donc de la cigarette", explique d'abord le spécialiste en addictologie pour justifier son choix de ne pas utiliser le mot cigarette. "La deuxième chose, c'est que les industriels du tabac n'ont pas complètement abandonné la bataille et fabriquent des cigarettes de tabac chauffées, qui contient donc du vrai tabac et qui est pyrolysé juste en-dessous et qui n'a pas les mêmes avantages". "Donc pour l'usager qui essaye d'arrêter de fumer, casser le mot est important, et pour ne pas faciliter l'entubage du marketing, pour le dire de façon très triviale."