"Elle a inventé un langage, elle a inventé des mots". Aux côtés de Matthieu Noël dans l'émission L'équipée sauvage, lundi sur Europe 1, le journaliste et critique musical Philippe Manœuvre a tout bonnement encensé Aya Nakamura. Révélée par son titre Djadja en 2018, l'artiste originaire d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) s'était hissée au sommet des hit-parades jusqu'aux Pays-Bas, un fait inédit depuis Édith Piaf. Sa marque de fabrique ? Ses mots et expressions inventés qui, bien que personne ne les comprenne vraiment, sont repris par les jeunes jusqu'à intégrer leur langage courant.
Gainsbourg et Aya Nakamura
"En catchana baby tu dead ça", "ferme la porte, t'as la pookie dans l'side"... Un nouveau langage "à la fois africain, tribal et urbain", selon Philippe Manœuvre qui concède que même ses propres enfants, âgées de 3 et 8 ans, adoptent et adorent le style Aya Nakamura. "Pour moi, c'est un talent à l'état pur", poursuit-il. "Il y a un talent énorme, je ne sais pas ce que Gainsbourg aurait pu faire avec Aya Nakamura...", s'interrompt-il, songeur, alors que, quelques minutes auparavant, il évoquait son lien très fort avec l'auteur-compositeur-interprète de La Javanaise.
"Quand on voit un talent comme Aya Nakamura, chapeau bas, bravo à ceux qui l'ont signée", achève-t-il, arguant contre toute attente que "non", la musique, ce n'était pas "mieux avant".