Que fait-il ici, lui le cofondateur de Canal+ et ancien patron du Paris Saint-Germain ? Pourquoi occupe-t-il la fonction de président du festival de Cannes depuis 2014 ? Au fond, Pierre Lescure ne le sait pas vraiment lui-même. C'est en tout cas ce qu'il confie à Michel Denisot sur Europe 1, dans l'émission Icônes. À l'occasion de l'ouverture du 74e festival de Cannes, l'homme de médias et de cinéma se livre sur son rôle à la tête de ce prestigieux événement, qu'il n'envisageait pas de diriger un jour.
"Je ne pensais pas être président" du festival de Cannes, explique Pierre Lescure, interrogé sur les racines de cette ambition. Pour lui, qui aime "faire" dans le vie, "le président, ce n'est pas qu'il ne fait rien, mais il y a un côté 'autorité symbolique'. 'Je suis la référence et je suis le gardien du temple.' Thierry Frémaux fait la sélection et énormément de choses et brillamment. Je ne pensais donc pas à ça."
La "grâce" d'Audrey Hepburn
Et pourtant, c'est bien lui qui a succédé à Gilles Jacob après l'édition 2014. "Je n'y avais pas pensé, ça a été un beau cadeau", raconte aujourd'hui à Michel Denisot celui qui est également le chroniqueur de C à vous sur France 5.
Dans cet entretien, Pierre Lescure évoque aussi son admiration de longue date pour Audrey Hepburn. "Ça m'a vraiment marqué comme comme jeune homme. Je suis tombé amoureux d'elle quand j'ai vu son premier film, Vacances romaines. (…) Je trouvais qu'elle personnifiait la grâce. Cette jeune femme avait un talent fou, une grâce absolue et toute sa vie est une grâce, jusqu'à la fin où elle lutte contre le cancer et ne fait pas semblant d'être ambassadrice de l'Unicef. Quand j'étais gamin, je me disais 'j'ai appris qu'elle n'était pas très heureuse dans sa vie, on n'a que 16 ans de différence, je la rencontrerai un jour et elle sera heureuse'. Bon, ça ne s'est pas fait comme ça."
L'argent et les médias
L'ancien patron de Canal+ livre aussi son regard sur l'évolution du monde du journalisme, marquée selon lui par le recul de l'influence des politiques et l'essor de celle de l'argent. "À l'époque, le monde politique décrochait son téléphone avant 1981 et appelait" les dirigeants des médias, raconte-t-il. "Aujourd'hui, à l'évidence, on le sait partout, en radio comme en télé, mais pas que, c'est l'argent qui tient les médias. C'est moins bien parce que politiquement, il y a toujours une opposition qui peut être interne ou externe pour critiquer la façon dont les politiques s'occupent des médias. Or, on ne peut pas se battre contre l'argent. On est forcément battu", conclut de manière amère le journaliste.