La future Palme d'or sortira-t-elle en salles ? La question se pose, cette année, car deux des films en compétition sont produits par Netflix. Thierry Frémaux, délégué général du festival avait demandé à la firme de sortir ces deux films en salles comme le veut l'usage habituel, avant de les mettre sur sa plateforme. Le géant américain lui a répondu non.
Une règle française. Netflix ne sortira pas ces deux films en salles pour éviter d'entrer dans la chronologie des médias, cette règle française qui oblige à laisser au moins quatre mois entre la sortie sur grand écran, et la disponibilité du film sur des plateformes de téléchargement légal. Or, Netflix veut sortir ces deux films sur sa plateforme dans le monde entier, dès le mois de juin, sans attendre, et profitant ainsi de l'effet Festival de Cannes.
Netflix, "passager clandestin" de Cannes. Thierry Frémaux avait d'abord indiqué être en discussion avec le géant américain, et se disait confiant. Mais Netflix a mis fin aux négociations. Une hérésie pour Richard Patry, le président de la fédération nationale des cinémas français : "Un film, c'est fait au départ pour la salle de cinéma, pour ce lieu magique où on s'enferme avec des gens qu'on ne connaît pas et où on vit ensemble une expérience collective. Le fait de venir à Cannes, c'est respecter cette règle", estime-t-il avant de se faire plus dur. "Netflix est un passager clandestin du Festival de Cannes. Il ne met pas un centime dans la création en France ni dans le monde. C'est scandaleux !".
Ça passe pour cette fois, mais… Cette année, le Festival de Cannes va faire le dos rond, car il est impossible de retirer ces deux films de la sélection, à seulement une semaine de l'ouverture du festival. En effet, cela reviendrait à sanctionner leurs créateurs. Mais dès l'année prochaine, les producteurs devront s'engager à sortir leur film en salle, pour pouvoir le proposer au comité de sélection.