"Défendre l'intégrité du corps féminin", c'est le maître-mot de Maïa Mazaurette, autrice, chroniqueuse pour le journal Le Monde et illustratrice. En suivant ce but, elle a expliqué jeudi, au micro d'Anne Roumanoff, à quel point la perception des organes sexuels peut être créatrice de "rôles sociaux". À propos de l'un de ses derniers livres intitulé Sortir du trou, lever la tête (Anne Carrière), elle raconte comment ce titre original lui est venu à l'esprit. "Je me suis aperçue en travaillant pour Le Monde que lorsque je regardais les schémas anatomiques du vagin des femmes, il était présenté comme ouvert en permanence", se souvient-elle.
À travers ses livres, Maïa Mazaurette tente donc de déconstruire les clichés autour de l'anatomie féminine. "En tant que femme, nous sommes souvent renvoyées à cette espèce de corps creux, négatif et passif" alors que le sexe féminin est composé de "muscles et de terminaisons nerveuses". Une partie du corps que Maïa Mazaurette qualifie même de "vivante".
"Arrêter de dire que les femmes sont creuses"
En rétablissant ces vérités sur le sexe féminin, il s'agit pour l'autrice de défendre l'intégrité du corps féminin et celle de la femme en règle générale, qui, selon elle, n'est "pas seulement une force réceptive au lit". Il faudrait aussi "arrêter de dire que les femmes sont creuses à l'intérieur", s'indigne Maïa Mazaurette, qui estime que "la question n'est pas seulement sémantique ou sexuelle mais aussi sociale".
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Elle poursuit donc en établissant des liens entre le sexe féminin et la place des femmes dans la société. "Si les femmes sont vides, molles et un peu creuses à l'intérieur, il va de soi que lorsqu'elles prennent la parole et qu'elles essayent d'investir les champs professionnels, elles attendent d'être comblées. Elles sont un peu en demande et ne sont pas très sûres d'elles-mêmes", ironise la journaliste. Pour Maïa Mazaurette, ce constat est aussi valable pour les hommes. "Si le sexe masculin se réduit au pénis et que celui-ci est toujours en érection, alors il y a une idée que les hommes sont rigides, ont une espèce de rectitude morale et sont très sérieux. Tout ça se transforme en rôles sociaux", déplore-t-elle.