Un été difficile en vue pour le septième art en France. Avec des mesures sanitaires importantes, des retards pris dans la sortie de nombreux films voire l'annulation de certains blockbusters américains, les salles de cinémas n'attirent que peu de monde depuis la fin du confinement. Anticipant de faibles résultats au box-office, certains réalisateurs renoncent à sortir leurs films en salles et négocient avec les services de vidéos à la demande (Netflix, Amazon Prime) pour pouvoir les diffuser directement sur internet. Pour le réalisateur Yvan Attal (Le Brio, Ils sont partout, Mon chien stupide), "il va falloir revoir notre copie". Même si, estime-t-il, "les plateformes ne sont pas complètement un problème".
"On s'est rendu compte de l'utilité absolue des films, des séries et des plateformes"
Yvan Attal affirme que le confinement a permis de saisir l'importance de l'accessibilité du septième art. "Les gens étaient chez eux et ils avaient besoin de voir des films. C'est ça la bonne nouvelle quand même : on s'est rendu compte de l'utilité absolue des films, des séries et des plateformes. Je n'ai jamais été contre ça", dit-il. Aussi acteur, Yvan Attal interprète Romain Gary dans Seberg, film réalisé par Benedict Andrews et disponible sur Amazon Prime depuis le 24 juillet.
Toutefois, il n'est pas question pour le célèbre réalisateur français d'abandonner les salles de cinémas. "Je pense qu'il y a des films qu'il faut encore faire pour le cinéma et puis il y a des films qu'on peut faire pour des plateformes", martèle Yvan Attal. "Après, peut-être que tout ça va se rejoindre à un moment, mais il y a des films pour le cinéma, c'est sûr et certain".
"Soyons raisonnables" à propos de l'ampleur de la crise, glisse-t-il, rappelant que les Français sortent de plusieurs semaines de confinement. "Je ne suis pas sûr que les gens regardent des films maintenant. Maintenant qu'on peut sortir, je pense qu'ils ont plus envie d'être à une terrasse de café que de regarder un énième film sur Netflix ou Amazon", explique-t-il. Yvan Attal reste tout de même confiant : "les gens vont revenir au cinéma". "On aura un peu moins de soleil bientôt, on ne sera plus confinés et on aura envie de retourner au cinéma", conclut-il.