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Pourquoi dit-on de deux femmes qui se bagarrent qu'elles "se crêpent le chignon" ?

Stéphane Bern - Mis à jour le . 1 min
chignon
On dit de deux femmes qui se bagarrent qu'elles "se crêpent le chignon". © Pixabay

Dans l'émission "Historiquement vôtre", Stéphane Bern se penche sur les racines d'une locution du quotidien. Vendredi, il nous emmène à la découverte d'une expression un brin sexiste : "se crêper le chignon".

Stéphane Bern propose chaque jour, dans  Historiquement vôtre  avec Matthieu Noël , de partir à la découverte de ces expressions que l'on utilise au quotidien sans forcément connaître leur origine. Vendredi, l'animateur remonte jusqu'au 12e siècle, et explore les racines de la chevelure féminine et de l'expression "se crêper le chignon".

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"Quand des femmes (et seulement des femmes) se bagarrent, physiquement ou verbalement, on a l'habitude de dire qu'elles 'se crêpent le chignon'. Je souhaitais revenir sur les origines de cette expression un brin machiste, qui fait référence à cette coiffure qui rassemble des cheveux longs sur l'arrière ou le dessus du crâne. 

"Chignon", un mot né d'une fusion

Avant de comprendre cette expression, l'origine du terme 'chignon' en elle-même vaut le coup de s'y intéresser. Au 12e siècle, le mot 'chaignon' désigne la nuque. Il vient du latin 'catena' (la chaîne) car, à l’époque, les prisonniers étaient attachés avec de lourdes chaînes qui se refermaient au niveau du cou. Et donc sur la nuque.

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'Chaignon' va fusionner avec le temps avec 'tignon', un terme du 18e siècle qui désigne une grosse masse de cheveux. On retrouve d'ailleurs la racine étymologique de 'tignon' dans le mot d'argot 'tignasse'. Et il est vrai que, quand deux dames en viennent aux mains, leur chevelure relevée et groupée au-dessus de leur nuque perd de leur superbe.

Mais venons-en au crêpage. Cette technique de coiffure consiste à peigner les cheveux à rebrousse-poil, afin de faire gonfler la chevelure et en augmenter le volume. Un résultat qui peut rappeler l'état de cheveux longs après une rixe, où la coiffure part dans tous les sens et donne une impression de grand bazar.

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Ce n'est donc pas un hasard si Georges Brassens choisit d'utiliser l'expression de crêpage de chignon dans sa chanson L'hécatombe , où quelques douzaines de femmes en viennent aux mains sur le marché de Brive-la-Gaillarde pour des bottes d'oignons, avant de s'en prendre à la maréchaussée."