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Pourquoi tient-on aux choses chères à notre cœur "comme à la prunelle de nos yeux" ?

Stéphane Bern, édité par Alexis Patri - Mis à jour le . 1 min
oeil yeux
Quelle est l'origine de l'expression ""tenir à quelque chose comme à la prunelle de ses yeux" ? © Europe 1

Dans l'émission d'Europe 1 "Historiquement vôtre", Stéphane Bern se penche sur les racines d'une expression du quotidien. Jeudi, il s'intéresse à l'origine de l'expression "tenir à quelque chose comme à la prunelle de ses yeux". Sa première apparition dans des textes écrits remonte à 600 ans avant Jésus-Christ.

Stéphane Bern propose chaque jour, dans Historiquement vôtre avec Matthieu Noël, de partir à la découverte de ces expressions que l'on utilise au quotidien sans forcément connaître leur origine. Jeudi, l'animateur nous explique les racines de l'expression "tenir à quelque chose comme à la prunelle de ses yeux", une expression ancienne et internationale pour signifier l'attachement extrême à un objet, mais aussi une personne.

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Quand on estime qu'une personne ou qu'un objet est d'une extrême valeur, sentimentale et parfois financière, on utilise souvent l'expression "tenir à quelque chose comme à la prunelle de ses yeux". Vous l'aurez compris, elle a un rapport direct avec les yeux, et plus particulièrement avec la pupille. Une partie du corps très précieuse pour qui tient à sa vue.

Au 12e siècle, on qualifiait la pupille de l'œil de "prunelle". Un diminutif de "prune" qui désigne le nom de cette petite prune sauvage, fruit du prunellier. Au siècle suivant, on utilisait l'expression "aimer plus que son œil". Au 14e siècle, on disait "soigner quelque chose comme la prunelle de son œil". Est ensuite également apparue l'expression "jouer de la prunelle", quand on faisait des œillades, soit quand on faisait de l'œil à quelqu'un.

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Une origine très ancienne

Ce qui compte, c'est la valeur que l'on donne aux choses. La pupille désigne aussi la petite fille, souvent orpheline, dont il fallait prendre soin. En Tunisie, un proverbe dit "Notou fi mamou inaya". Il signifie "Je range ce que vous me confiez dans la prunelle de mes yeux", comme pour dire que l'on en prendra le plus grand soin. 

À dire vrai, l'expression est bien plus ancienne que le 12e siècle. En témoigne le Livre de Zacharie, datant de 600 ans avant Jésus-Christ, où le prophète annonce un dieu de compassion en disant "Car ainsi parle le Seigneur de l'univers, lui dont la gloire m'a envoyé aux nations qui vous dépouillèrent : celui qui vous touche, touche à la prunelle de mon œil." Mais finissons plutôt avec Victor Hugo. Il disait : "Une âme peut être opérée de l'athéisme, comme une prunelle de la cataracte."