Cannes : le sacre de Vincent Lindon, un "monstre d'acteur"

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PORTRAIT - L'acteur, qui campe un employé en crise dans "La loi du marché", de Stéphane Brizé, a séduit le jury par l'intensité de son jeu. 

Vincent Lindon était "fou de bonheur" dimanche soir à Cannes. Il faut dire que l'acteur a décroché le prestigieux Prix d'interprétation pour son rôle dans La loi du marché de Stéphane Brizé, face à des concurrents de tailles. Michael Fassbender, à l'affiche de Macbeth, était notamment pressenti. Mais Vincent Lindon a su convaincre le jury, grâce à sa composition très juste de Thierry, un chômeur de longue durée, père d'un enfant handicapé, qui va d'entretiens d'embauche humiliants en stages inutiles. Pourquoi l'acteur a-t-il été sacré dimanche soir ? Europe 1 vous répond.

Parce que l'acteur incarne ses personnages avec force. Dans La loi du marché, film cinglant sur la violence du monde du travail, qui de mieux placé que Vincent Lindon, acteur fort en gueule, humain, talentueux et écorché, pour se fondre dans le rôle titre ? Lorsque le comédien évoque son personnage de Thierry, c'est avec toute la capacité d'analyse d'un homme qui sait se mettre à la place des autres et qui vit avec son siècle. Sur Europe 1 il avait ainsi déploré l'âpreté du monde du travail. L'acteur, dimanche soir, a ainsi dédié son prix "aux citoyens laissés pour compte", référence à son rôle de chômeur dans le film. Vibrant.

Regardez Vincent Lindon dans La Loi du marché : 

Parce que Vincent Lindon et Stéphane Brizé se connaissent bien. Acteur fétiche de Stéphane Brizé, Vincent Lindon a déjà joué deux fois avec lui, dans Mademoiselle Chambon, en 2009 et dans Quelques heures de printemps, en 2012. Le réalisateur sait aller chercher en son acteur ce qu'il y a de plus authentique. Il l'a prouvé une fois de plus à l'occasion de cette troisième collaboration. "C'est un monstre d'acteur, quelqu'un qui questionne tout le temps l'instant sur un plateau, qui cherche tout le temps à savoir s'il y a du vrai", dit de lui Stéphane Brizé.

Parce qu'il a tout joué ou presque. Un Premier ministre dans Pater, d'Alain Cavalier, film-ovni en compétition en 2011 au Festival de Cannes, jardinier antisémite dans Journal d'une femme de chambre de Benoît Jacquot, face à Léa Seydoux ou encore amoureux transis dans L'Etudiante, cette fois au côté de Sophie Marceau, l'acteur aime le cinéma engagé et social mais pas seulement. Sa sensibilité et sa "gueule", lui permettent de se fondre dans des personnages très variés, toujours avec la même intense justesse.

Regardez Vincent Lindon à l'affiche de Journal d'une femme de chambre : 

Le 15 mai dernier, Vincent Lindon se confiait au micro de Thomas Sotto : 


Lindon : "Cannes est une plateforme...par Europe1fr