Une imprimante qui ne fonctionne pas depuis des années. Un détail qui importe peu, mais qui fait tellement perdre de temps aux équipes de Mathias Wargon, chef du service des urgences de l’hôpital francilien Delafontaine. "Les problèmes, on les voit par des toutes petites choses, tout le monde se prend la tête toute la journée avec cette imprimante, ça fait perdre des heures à tout le monde, et ça fait des années que cette imprimante n’est pas changée", explique Éric Guéret, le réalisateur du documentaire Premières urgences, en salles ce mercredi.
"J'ai découvert la faillite de notre prise en charge de la psychiatrie"
S'il n’y avait que l’imprimante… Le documentaire montre avec finesse tous les dysfonctionnements, les manques de bras et de lits de l'hôpital public. Les médecins qui passent des heures au téléphone loin des patients à tenter de résoudre des problèmes de logistique. "Ce qui m’a le plus choqué, pendant ces six mois, c’est de voir l’état de la psychiatrie en France. J'ai découvert la faillite de notre prise en charge de la psychiatrie. Les urgences de l’hôpital sont submergées en permanence par des patients psychiatriques qui attendent des jours dans les couloirs qu'on leur trouve une place, attachés, sédatés parce qu’ils sont dangereux", détaille le réalisateur.
Derrière ce portrait sombre de l’hôpital public, une lueur d’espoir : les cinq internes que l’on suit. Fiers d’être médecins, fiers de soigner tout le monde. Sous la caméra bienveillante d’Éric Guéret, ils évoluent, se questionnent sur la gestion des femmes battues par exemple… Toujours dans le souci de bien faire leur travail. Éric Guéret a envoyé ce documentaire essentiel au ministre de la Santé François Braun, avec un message sous-entendu : il est temps de prendre soin des soignants. Le réalisateur travaille déjà sur son prochain documentaire, aux côtés des femmes battues qui se reconstruisent, autre mal qui gangrène notre société.