L'humoriste Jean-Yves Lafesse est décédé jeudi à Vannes à l'âge de 64 ans, a annoncé vendredi sa famille. Né à Pontivy en 1957, ce précurseur des gags par caméra cachée et des canulars téléphoniques souffrait de la maladie de Charcot, diagnostiquée il y a un an. "Son état s'était brutalement dégradé dans les dernières 24 heures", a précisé un proche de l'humoriste.
Au micro d'Europe 1 en novembre 2017, celui qui a piégé des centaines de milliers de Français affirmait que "le travail du comique, c'est d'aller prospecter au plus profond de nous-mêmes, sincèrement, et traduire ce qui se passe dans la société". Lafesse, interrogé par Philippe Vandel, avait également défendu sa corporation, assurant "qu'on ne va jamais pomper", en réaction à des accusations de plagiat contre certains humoristes français.
"Prospecter" au plus profond de soi-même
Lui qui écrivait beaucoup avec ses frères et maniait notamment l'art de l'improvisation, estimait que "c’est infaisable, infernal et condamnable". "Pour moi, aller piquer l’idée d’un autre, c’est insupportable, je le dis, je ne mets pas en cause nominativement. Ce n’est pas l’idée d’être propriétaire de ses œuvres, c’est que ça prouve que c’est juste de la paresse, de la non inspiration, donc il faut faire un autre métier dans ce cas-là", tranchait-il.
Jean-Yves Lafesse avait enfin livré sa vision de son métier. "Il y a une démarche qui est analogue à celle de l’ingénieur ou du scientifique. L’idée c’est de trouver. Trouver quoi ? Ce qu’on a en nous", avait-il assuré. "Le travail du comique c’est d’aller prospecter au plus profond de nous-même, sincèrement, en profondeur dans tout ce qu’on a : notre matériel culturel, notre sensibilité, et ressortir ce qui se passe dans la société ou pas. Être décalé, à côté".