"Est-ce que les gens naissent égaux en droit, à l'endroit où ils naissent ?", s'interrogeait Maxime Le Forestier dans sa chanson Né quelque part, tube aux accents humanistes sorti en 1988. Plus de 30 ans plus tard, il raconte au micro d'Emilie Mazoyer comment est née cette chanson. Derrière cet hymne repris aux quatre coins du monde, se cache Francis, un petit garçon né en France de parents vietnamiens dans les années 1980.
"Est-ce que les gens naissent égaux en droit, vraiment ?"
"Mon fils aîné Philippe était âgé de 5 ans, en 1886. Il était dans une petite école pour les enfants qui avaient des difficultés de langage", raconte l'interprète de San Francisco. "Il y avait des malentendants comme lui, mais aussi beaucoup d'enfants d'étrangers. Et son meilleur pote c'était Francis, né en France de parents 'boat people', des Vietnamiens", se souvient Maxime Le Forestier.
"Et les lois Pasqua voulaient qu'un enfant de parents étrangers nés en France ne soient pas Français, mais demande sa nationalité à sa majorité. Je me suis dit 'C'est dingue, ils vont avoir les mêmes profs, les mêmes histoires, ils vont peut-être voler le même scooter à 15 ans. Un se fera engueuler par son père, par un juge ou par un flic, et l'autre se fera virer de son pays natal'. Est-ce que les gens naissent égaux en droit, vraiment ?", s'interroge encore le chanteur engagé.
"Une chanson faite pour réunir"
Depuis, sa chanson a été reprise par de nombreux artistes à travers le monde, comme Tryo mais aussi Aya ou Anggun. "C'est une chanson qui ne m’appartient plus maintenant. Elle a été traduite dans plein de langues, le Kabyle, le Malgache, le Bambara. C'est une chanson qui m'a aussi beaucoup liée avec les rappeurs. Beaucoup de groupes de rap m'on demandé l'autorisation de la sampler, c'est une chanson faite pour réunir", explique Maxime Le Forestier.