Le prix Goncourt est la plus prestigieuse récompense qu'un romancier puisse espérer. Un prix décerné le 3 novembre prochain, mais les membres du jury sont déjà au travail. Ils ont d'ailleurs opéré une première sélection. L'enjeu est considérable pour les romanciers comme pour les maisons d'édition, et pour les membres du jury, la pression est maximale. À la fin, il n'en restera qu'un. Mais au début, ils étaient 490 romans potentiellement éligibles pour ce Goncourt 2022. Les dix membres du jury en ont choisi 15 après un long écrémage.
Un choix exigeant
"C'est une course de fond. On a commencé à recevoir les bouquins au mois de mai, commencé à les lire au même moment. Tout l'été, on a communiqué entre nous et ça, c'est très important. On se retrouve le jour de la rentrée et on échange les titres qu'on avait sur le cœur", explique Didier Decoin, le président de l'académie Goncourt.
Parce qu'à un moment, il faut bien choisir. L'ennui, c'est que les consensus sont rares et les regrets nombreux, souligne Didier Decoin. "Tout le temps, on a tous les livres qu'on voulait mettre, mais on savait qu'on aurait plus ou moins un consensus général des autres. Et le petit chouchou ou la petite chouchoute : 'attendez, ça c'est un chef-d'œuvre, il faut le mettre. Je ne peux pas vivre si vous ne mettez pas ça sur la liste'. Quand on est dix à dire ça, vous comprenez le problème, mais en même temps, c'est jubilatoire d'échanger." Jubilatoire mais aussi exigeant. L'enjeu est considérable pour un écrivain. Le Goncourt, outre le prestige, c'est gagner au Loto. En moyenne, le roman élu se vend à plus de 400.000 exemplaires.