Dans Quinze rounds, un livre de voyages, de routes, Richard Bohringer glisse des remerciements en filigrane. "La gratitude, c'est un truc qui donne le sourire à l'autre et à soi-même parce qu'on l'exprime. C'est vrai que c'est un drôle de truc la vie", souffle l'acteur au micro d'Europe 1 dimanche, dans l'émission C'est arrivé demain. Il reconnaît avoir été un sale gosse, imbuvable parfois. C'est quoi un Bohringer imbuvable ? "C'est qu'il avait trop bu, dit-il sincèrement, mais pourtant sur le ton de la blague. Sans ça, je suis tout à fait normal, plutôt même gentil. Mais c'est vrai que les lendemains d'alcool étaient terribles. C'est surtout qu'il m'arrivait d'être injuste."
"Quand tu penses que tu vas partir..." L'acteur résume, émouvant et de sa voix éraillée : "Je peux être assez con." On sent dans le livre des dérapages que l'acteur se reproche, notamment avec Johnny. "Quand tu penses que tu vas partir, il faut que tu dises au revoir et, autant que possible, dire à un gars que tu as un peu fait chier 'Ecoute, excuse-moi'. Tout ce qu'il a pu jeter à la figure était plus caractériel qu'habité par un vrai sentiment".
"Nuit debout, je trouve ça formidable". Grande gueule, mais timide au demeurant, l'acteur qui approuve le mouvement Nuit debout raconte qu'il n'oserait jamais faire une lecture place de la République si on ne le lui demandait pas. "C'est tellement nécessaire, urgent que cette pensée puisse s'exprimer. On essaye de la détruire. Cela dérange beaucoup ce truc de fraternité, où l'on discute ensemble. Moi, je trouve ça formidable. C'est les adultes qui auraient faire ça les premiers . Il faut qu'il y ait une tragédie pour qu'on se mette à marcher l'un derrière l'autre vers l'horizon."
"Macron, il dit les choses". On l'imagine empathique et à mille lieux des sphères politiques. Pourtant, il y a bien un homme politique qu'il affectionne. "Je vais faire bondir mais je m'en fous, prévient-il. Il y a un mec qui m'est éminemment sympathique, c'est Macron. Il dit les choses. Parce qu'il faut pas déconner, les autres c'est les rois de la 'dissimul', de la cleptomanie. Tout ce qui brille, on le fout dans le fond de sa poche...Macron, je crois qu'il n'a pas tort. Et dès que l'on secoue l'appareil politique, moi ça me fait plaisir."