Roma deviendra-t-il le premier film Netflix à obtenir un Oscar ? A quelques heures de l'ouverture de la cérémonie à Los Angeles, dimanche, François Aymé, le président de l'Association française des cinéma d’Art et d’Essai, s'agace sur Europe 1.
Le film d'Alfonso Cuarón, qui s'inspire de son enfance au Mexique, est visible depuis le 14 décembre sur la plateforme de Streaming Netflix. Nommé dans dix catégories, il fait partie des favoris des Oscars sans avoir été diffusé sur grand écran.
"C'est pénaliser leur film mais aussi le spectateur"."Ce serait la première fois dans l'histoire du cinéma qu'un film qui n'est pas sorti dans une salle de cinéma est couronné", déplore François Aymé. "C'est assez sidérant de penser que des réalisateurs renoncent à projeter leur film dans les meilleures conditions dans le cadre d'un spectacle public", ajoute-t-il. "Au fond, le vrai problème, c'est qu'ils n'ont pas mesuré les conséquences de leur choix. Le fait de se priver d'une sortie en salles, c'est pénaliser leur film mais aussi le spectateur".
"Une forme de régression". Selon lui, sauter la case cinéma est une "forme de régression présentée comme quelque chose de très moderne". "Sortir un film en salles n'a jamais empêché un film de passer ensuite sur Netflix". "Le groupe souhaite augmenter son nombre d'abonnés et donc s'achète en quelque sorte des noms prestigieux pour avoir une exclusivité totale sur quelques œuvres. C'est une stratégie de la part de Netflix qui est tout à fait compréhensible", pointe-t-il. Mais, estime-t-il, "voir un film sur une télé plutôt que sur grand écran au moment où il sort pour nous (cinémas d'art et d'essais), c'est vraiment négatif".
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