Sandrine Kiberlain : "Il y a des choses qui ont été dures, mais si je le pouvais, je ne changerais rien"
L'actrice joue une femme de 45 ans qui se... "rencontre" à l'âge de 20 ans. Une situation que l'on ne voit qu'au cinéma et qui "fait réfléchir" à sa propre vie.
Dans La belle et la belle, en salles le 14 mars, Sandrine Kiberlain joue Margaux, 45 ans, qui rencontre... Margaux, 20 ans. Le prénom identique n'est pas le fruit du hasard, parce qu'en fait, les deux femmes n'en sont qu'une. Celle de 45 ans tombe sur elle-même, à l'aube de sa vie d'adulte. La comédienne était l'invitée de l'émission Un dimanche de cinéma pour évoquer ce rôle étonnant.
Pas un rapport mère-fille. Le film n'a rien de fantastique et ne joue pas sur les transformations physiques. Avec l'actrice Agathe Bonitzer, qui joue Margaux plus jeune, "on n'a d'ailleurs pas cherché à se ressembler", souligne Sandrine Kiberlain. Toutefois, "là, c'est vraiment du cinéma, parce que ça n'arrive pas, heureusement... ou pas. C'est assez amusant, ça serait plutôt proche d'une psychanalyse." La comédienne distingue la relation du film d'un duo mère-fille. "Je me parle à moi. Quand on parle à sa fille, ce n'est pas la même personne. Il faut d'ailleurs faire très attention à ça quand on est mère. Or, là, je peux me permettre de tout lui dire avec énormément d'autorité parce que je sais par où je suis passée. Il y a tout un truc qu'on peut se permettre quand c'est de soi à soi mais qu'on ne peut pas se permettre de mère à fille, je trouve. Ce n'est pas du tout le même rapport (...) Ce qui est drôle, c'est qu'elle me demande aussi des conseils". La jeune Margaux s'interroge ainsi sur sa future consommation de cigarettes ou encore sur les hommes.
"Je ne changerais rien". Car le tout se noue aussi autour d'une histoire d'amour, que la Margaux de 45 ans a laissé passer. Melvil Poupaud, qui joue l'amoureux, est tiraillé par ses deux femmes aux deux âges de la vie, sans savoir qu'elles sont une seule et même personne. "En fait, le postulat est dingue mais on y croit totalement", glisse Sandrine Kiberlain. Quant à elle, l'actrice de 9 Mois ferme, ou de Polisse, confie qu'elle ne voudrait rien changer si elle avait la possibilité de revenir en arrière.
"Ce film donne beaucoup à fantasmer, il fait réfléchir à ça, il questionne. Moi, j'avoue, il y a des choses qui ont été dures, compliquées, loin d'être rassurantes, comme pour tout le monde, mais en fin de compte, je ne changerais rien. Si j'avais l'occasion d'être une petite voix, peut-être que je me rassurerais un peu en me disant 'c'est ton chemin, c'est toi, ta vie à toi'."
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