C'est un ouvrage né d'une profonde passion. Robert Badinter publie pour la première fois un recueil de trois pièces de théâtre baptisé Théâtre I aux éditions Fayard, qui mêle histoire, justice et fiction. L'amour de l'ancien garde des sceaux pour les pièces et la scène remonte à ses années d'études à la Sorbonne. "Quand je suis revenu à Paris après la Libération, je me suis précipité au théâtre, comme toute une génération d'étudiants", se souvient-il lundi au micro de Patrick Cohen sur Europe 1.
Théâtre II déjà en cours d'écriture
Sartre, Camus, Beauvoir, Ionesco, Anouilh… Les plus grands noms de la littérature française publient et jouent alors leurs chefs-d'œuvre. "Le théâtre était pour nous un attrait considérable. Et les pièces étaient toujours suivies de discussions animées. Depuis cette lointaine époque, j'ai aimé passionnément le théâtre. Je le considère comme l'art littéraire supérieur", raconte Robert Badinter. Passer d'amateur à dramaturge n'avait cependant rien d'évident : "Ecrire une pièce de théâtre est très différent de voir représentées celles des autres." L'ancien garde des sceaux semble toutefois s'être pris au jeu : il a déjà entamé l'écriture de Théâtre II.
Plusieurs metteurs en scène ont déjà témoigné des "signes d'intérêt" vis-à-vis de son premier texte. "Mais pour être joué, il faudrait déjà que les théâtres rouvrent…", soupire-t-il. Les salles occupent selon lui une fonction "essentielle" dans le pays. "Je me dis qu'une fois la campagne de vaccination avancée, même si on doit toujours prendre des précautions, il faut rouvrir les théâtres. Même devant une salle à moitié vide, les acteurs sont faits pour jouer, les pièces pour être représentées."
La biographie de sa grand-mère adaptée en bande-dessinée
La sortie de son recueil de pièces de théâtre coïncide par hasard avec celle de l'adaptation en BD de la biographie qu'il avait écrite de sa grand-mère, Idiss. Elle avait gagné Paris en 1912, fuyant l’antisémitisme et les pogroms de la Russie tsariste. Son ouvrage, sorti en 2018, vient d'être adapté par Richard Malka et Fred Bernard. "J'apprécie beaucoup le résultat. L'arrivée d'Idiss à la gare de l'Est, le ghetto enneigé… C'est très joliment dessiné. Et ma grand-mère trouvera-là un public nouveau", se réjouit-il.