La soirée des César s'annonce tendue après l'annonce des 12 nominations pour le film J'accuse de Roman Polanski, dont une dans la catégorie "meilleur réalisateur", alors que ce dernier a été visé par une nouvelle accusation de viol fin 2019. Se trouvera notamment dans la salle Adèle Haenel, l'actrice qui a dénoncé les attouchements du réalisateur Christophe Ruggia quand elle avait 12 ans, et elle aussi nommée. La polémique a démarré comme une traînée de poudre mercredi, à un mois de la cérémonie prévue le 28 février.
Une manifestation devant la salle le jour de la cérémonie
Dans l'idéal, les groupes féministes les plus extrêmes imaginent envahir la scène avec des fumigènes, pour forcer l'évacuation de la salle. Mais cela ne se passera pas comme ça, elle le savent. Les mesures de sécurité sont devenues trop drastiques, depuis les irruptions des intermittents du spectacle.
Alors les membres d'"Osez le féminisme", plus pacifistes, sont déjà en train de monter une manifestation le jour J devant la salle Pleyel à Paris, où se déroule la cérémonie des César. L'objectif, c'est de gâcher la fête. "Concrètement, on va venir avec des dizaines voire des centaines de féministes, avec un certain nombre de pancartes, par exemple : 'si violer est un art, donnez à Polanski tous les César'. Ce sera certainement un de nos slogans", détaille Céline Piques, porte-parole du mouvement.
Pendant que les féministes feront du bruit dehors, elles misent sur le fait que la contestation viendra de l'intérieur et en particulier d'Adèle Haenel, nommée dans la catégorie de la meilleure actrice, qu'elles n'imaginent pas recevoir un César sans rien dire. "C'est impossible qu'elle ne réagisse pas", disent-elle.