Sortie en salle de “L'Étreinte", "un film sur la réappropriation de soi", raconte Emmanuelle Béart

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Justine Hagard , modifié à
La France rouvre ce mercredi ses lieux de culture, dont les cinémas. L'occasion de renouer avec le septième art, après des mois de privation. L'actrice Emmanuelle Béart était l'invitée d'Europe 1 ce mercredi matin pour présenter "L'Étreinte", film dans lequel elle joue et qui sort ce mercredi en salle.
INTERVIEW

Dans L'Étreinte, le nouveau film du réalisateur Ludovic Bergery, Emmanuel Béart joue Margaux, une femme veuve depuis peu. Mais ce n'est pas un film sur le deuil, précise l'actrice, qui était l'invitée d'Europe 1 ce mercredi matin, jour de la réouverture des lieux culturels. "C'est un film sur la réappropriation de soi", explique Emmanuelle Béart.

Certes, Margaux a perdu son mari il y a peu de temps, "mais elle n'est plus dans cette phase très douloureuse" du deuil. "Elle est bien après, au moment où elle a une forme de liberté retrouvée et en même temps, de solitude effrayante", détaille la comédienne, soulagée que le film, qui devait sortir en février dernier, soit enfin en salle.

Le titre du film, "L'Étreinte", évoque ce besoin qu'a le personnage de Margaux de contact avec l'autre, "cette nécessité de l'autre, du corps de l'autre, de l'amour de l'autre", selon Emmanuelle Béart. "Là, on parle d'un personnage qui a effectivement vécu un deuil et qui est dans une forme de réinvention d'elle-même et de son rapport aux autres", commente l'actrice. Une réinvention qui doit nécessairement "passer par le corps".

"Une Belle au bois dormant qui se réveille, sauf qu'elle a 50 ans"

Margaux est une femme qui, après la perte de son mari, éclot à nouveau. Et cela se ressent de par son attitude, ses vêtements. C'est le retour à une forme d'appétit de vie, "comme une sorte de renaissance", précise Emmanuelle Béart. Dans une scène du film, elle se rend à la pharmacie pour acheter des préservatifs. On lui demande si elle veut une boite de six ou bien de douze. Elle répond douze, avec une gourmandise presque adolescente.

Pas étonnant, réagit Emmanuelle Béart. "Ludovic Bergery, le metteur en scène, dit souvent que c'est comme une Belle au bois dormant qui se réveille. Sauf que La Belle au bois dormant, elle a 50 ans. Cela crée une sorte de dissonance."

Comme un parallèle avec la réalité, Emmanuel Béart raconte ressentir elle aussi ce besoin, surtout dans la période actuelle et après avoir été privée du contact avec son public et ses proches. "Moi, personnellement, ce n'est pas la bise qui me manque, c'est l'étreinte. C'est serrer les gens contre moi", explique-t-elle.