À la fin de l'épisode VII, nous avions quitté Rey (Daisy Ridley) sur une île, face à un Luke Skywalker (Mark Hamill), isolé du reste de la galaxie. La jeune femme était allée à sa rencontre dans un seul but : qu'il soit capable de créer un nouvel espoir au sein des forces rebelles. Ces dernières avaient quant à elles évité de justesse la destruction de leur base. La suite de cette nouvelle trilogie entamée en 2015 débarque mercredi en salles, avec Star Wars, épisode VIII : Les Derniers Jedi de Rian Johnson. Le film est-il à la hauteur ?
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La force du côté des personnages. Le final de l'épisode VII pouvait nous inquiéter. Le film de 2015 était marqué par de (trop) grandes similitudes avec l'épisode IV (Un nouvel espoir), reposant sur les même schémas narratifs que son prédécesseur. L'épisode VIII allait-il, lui aussi, s'inspirer trop fortement de l'épisode V, lorsque Luke Skywalker part retrouver Yoda sur une planète isolée et que l'Empire contre-attaque ? Si ce nouveau film comporte encore des points communs avec son aïeul, notamment en ce qui concerne l'intrigue entre les forces rebelles et le Premier Ordre, le long-métrage affiche tout de même une plus grande originalité que Le réveil de la Force, surtout dès qu'il traite plus particulièrement de Rey.
L'histoire de la jeune femme - sur l'île avec Luke Skywalker - est captivante. Le soin apporté aux personnages, leur psychologie travaillée, y participent grandement. Adam Driver en Kylo Ren et Daisy Ridley en Rey : c'est de ce côté que se trouve la vraie force de cet épisode. Plus que jamais, au sein d'une trilogie qui devrait clore la saga des Skywalker en 2019, ce sont eux qui portent le film lorsque certaines intrigues se font paresseuses. Cette opposition entre les deux personnages, marquée dès l'épisode VII, est encore davantage nourrie de tourments et de questionnements dans cette suite.
Mark Hamill, en Luke Skywalker ermite, tient également son rang. On éprouve une certaine émotion lorsque ce vieux Jedi de la première trilogie (1977-1983) apparaît à l'écran. D'autant plus qu'il bénéficie d'une vraie plus-value, en apportant une épaisseur à l'intrigue. Jamais Rian Johnson ne l'utilise comme un vieux fétiche, agité dans l'unique but de faire un clin d’œil aux premières œuvres.
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Rian Johnson appose son style. La bonne surprise de cet épisode VIII, c'est qu'il devient parfois épatant sur le plan esthétique. Sans dévoiler l'intrigue, la bataille sur la planète calcaire, avec ces vaisseaux qui remuent à leur passage une poussière de sel rouge (aperçue dans la bande-annonce) offre un beau et grand spectacle. Il en est de même pour le duel au sabre laser entre deux protagonistes, dans un décorum de flammes et de lumière rouge bluffant. Rian Johnson appose son style sur la franchise et une rigueur visuelle. De bonne augure pour la suite, car le cinéaste sera à la tête de la quatrième trilogie qui débute en 2021.
Si ce Star Wars, épisode VIII peut donc sembler parfois attentiste du point de vue de son histoire, le film possède d'autres arguments à faire valoir. L'ensemble nous conduit tout droit, et avec un certain plaisir, vers un final en beauté pour l'épisode IX, en décembre 2019.