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A.D
L'Histoire regorge de traits d'esprits, de phrases de génie. L'animateur en a tiré un livre dont il dévoile quelques bons mots sur Europe 1.
INTERVIEW

Il est le roturier le plus décoré des monarchies européennes. De ses vacances d'enfance chez ses grands-parents luxembourgeois, Stéphane Bern a gardé l'amour de la monarchie. A l’occasion de la sortie de son livre Piques et répliques de l'Histoire, l'animateur est venu raconter quelques secrets historiques au micro d'Isabelle Morizet dans l’émission Il n'y a pas qu'une vie dans la vie.

"Les stars descendent de leur piédestal". Piqué d'Histoire, de patrimoine et d'antiquités, Stéphane Bern se dit pourtant bienheureux de vivre à l'époque contemporaine. La raison ? Venant d'une "famille modeste", il ne pense pas qu'il aurait pu côtoyer les grandes figures européennes dans un autre temps. Le fait est que l'animateur fraye avec tous les monarques, avec une joie et un sourire hérités de ses espérances d'enfant. Si l'ère du numérique lui permet de surenchérir à l'Hôtel Drouot depuis son ordinateur, il trouve aussi que dans cette période contemporaine, "les stars descendent de leur piédestal à l’heure de l’immédiateté, des réseaux sociaux, des photos dans les magazines people. Les familles royales sont les dernières à donner un peu de poésie à ce monde qui en manque singulièrement", assène-t-il avec douceur.

"Les soit-disant héros de la télé-réalité". Mais peu lui importe les peoples, ses vrais regrets de l'époque sont ailleurs : dans la peur que le patrimoine tombe en ruines ou dans la disparition de l'esprit, du bon mot et de la répartie. "L’époque manque d’esprit parce qu’elle manque de culture. Il faut jouer sur les mots. Les soit-disant héros de la télé-réalité ne comprennent même pas les expressions qu’ils utilisent. L’insolence, l’impertinence, la méchanceté ont remporté la partie sur ce qui était le sel de la conversation et l’art de la conversation." Comme il participe à la sauvegarde du patrimoine en ayant racheté le collège royal de Thiron-Gardais pour l'ouvrir au public, son dernier ouvrage conserve les bon mots de personnages historiques. En voici quelques exemples, parsemés au micro d'Europe 1 :

• De Gaulle et Churchill sont largement cités par l'animateur. Ainsi, il rapporte qu'un jour, le premier se moquait du second : "Tout le monde ne peut pas avoir l’air d’aller au carnaval de Londres", s'amusait le général. "Tout le monde ne peut pas avoir l’air du soldat inconnu", rétorqua Churchill.

• Le sujet de sa Majesté "était un profond dépressif avait cet esprit"... français, raconte encore Stéphane Bern. Un jour, Winston Churchill fut rabroué par sa voisine de table : "Oh Monsieur le Premier ministre, mais vous êtes ivre !" Et lui de répondre : "Madame, vous êtes laide, mais moi au moins, demain, il n’en paraîtra plus rien."

• Il rapporte aussi la conversation qu'aurait eu Victor Hugo, grand charmeur, avec une jeune demoiselle. Devant ses avances, celle-ci osa un "Mon cœur est déjà pris", auquel l'écrivain répliqua : "Mais madame, je ne visais pas si haut."