En 1971, le New York Times, et à sa suite le Washington Post, dévoilent le contenu d'un peu plus de 47 volumes de documents top secret concernant les relations entre les Etats-Unis et le Vietnam, entre 1945 et 1967. Une affaire révélée au péril de leur carrière pour certains, comme Ben Bradlee, rédacteur en chef du Washington Post, et Katharine Graham, directrice de publication du journal. C'est cette histoire que Steven Spielberg raconte dans son nouveau film, Pentagon Papers, en salles le 24 janvier. Le réalisateur américain et Tom Hanks, qui joue Ben Bradlee, étaient les invités exceptionnels d'Europe matin vendredi.
"Des journalistes qui deviennent des combattants". Pentagon Papers suit la trace des grandes œuvres cinématographiques qui rendent hommage au travail des journalistes dans leur combat pour la vérité, à la manière des Hommes du président, d'Alan J. Pakula. "Pentagon Papers est une lettre d'amour au courage des journalistes", confirme Steven Spielberg. "Pour moi, c'est vraiment comme si le journalisme était soumis à des attaques, avec des journalistes qui deviennent des combattants".
Tom Hanks, qui incarne Ben Bradlee, partage l'avis du cinéaste. "C'est comme le grand prêtre du village qui protège les innocents, ou l'opérateur derrière les lignes qui fait exploser les rails des ennemis", souligne l'acteur. Au sujet du journaliste qu'il incarne, le comédien ne tarit pas d'éloges. "C'est un homme qui rend service à son pays. Pas seulement en poursuivant l'histoire, mais la vérité de l'histoire", précise Tom Hanks.
Anecdote amusante, l'acteur a rencontré à plusieurs reprises l'ancien rédacteur en chef du Washington Post, mort en 2014. "Pendant nos étés avec ma famille, Ben Bradlee et sa femme étaient mes voisins. Pendant quinze ans, ils habitaient exactement de l'autre côté de la rue", se souvient-il. "C'était un homme qui était absolument intéressé sur tout, 24 heures sur 24".
"Une grande histoire sur une femme". Au-delà du journalisme, Steven Spielberg tient à souligner que Pentagon Papers est aussi "une grande histoire sur une femme qui se défendait elle-même". Le cinéaste évoque ainsi Katharine Graham, la première femme directrice de publication d'un grand journal, incarnée par Meryl Streep dans le film. "Parce que c'était une femme dans un monde d'hommes, elle devait se défendre. Le film raconte aussi ce moment de l'Histoire où elle a découvert que sa voix comptait, et que tout autre voix d'une femme après elle compterait tout autant".
En 1973, Ben Bradlee, la légende du journalisme dans "Pentagon Papers", se confiait sur Europe 1 :